samedi 21 octobre 2006, par
Labelnight Shitkatapult
C’est une basse lourde et oppressante éclaircie par un bruit blanc (comme neige ?) qui entame le live de Judith Juillerat. Les cheveux lisses et le visage fermé, elle accompagne de sa voix douce et feutrée ses rythmiques down-tempo au goût tantôt organique tantôt industriel. Elle réussit à créer une ambiance intimiste un peu trop froide peut-être. Les instruments sont souvent des nappes continues qui vont et viennent au timbre tout droit sorti d’un hiver polaire. Malgré ces racines françaises, on se croirait plus dans les fiords de Scandinavie. Les sons s’éternisent et le public ne peut rester que statique. Un univers en soi mais trop fermé, trop lent, pas assez varié que pour être communiqué dans cette superbe salle dorée du Beurs. La sauce ne prend pas.
Arrive alors sous sa casquette militaire Sasha aka Apparat bien décidé a relevé la barre devant un public plutôt en demi teinte. Il ne faudra pas 30 secondes pour mettre tout le monde d’accord. L’intro impose d’emblée une richesse sonore qui lui est propre et les rythmes electronica vont ensuite se succéder. Le travail des sons est indéniable, sans tomber dans l’inaccessible, et la petite taille de la salle a de la peine à les contenir. La légendaire touche Berlinoise est au rendez-vous. Efficacité et rigueur, on va droit au but. Déchaîné derrière ces potards et son kaoss pad, Apparat aligne montée saturée à outrance mais maîtrisée avec quelques paliers plus calme, histoire de laisser souffler un public conquis.
On est toute fois loin d’un Vitalic (tant mieux car ce n’est pas ce qu’on attend de lui !). Les ambiances sont plus subtiles et l’ensemble s’apprécie sur la longueur.
J’ouvre d’ailleurs une parenthèse sur les opposants au ‘live-laptop’. Sasha nous prouve ici qu’il est possible de réaliser un live vivant et inoubliable en étant seul et sans video.
Le rythme est un peu breaké mais efficace et l’arrangement toujours varié. On aurait même droit à un petit clin d’œil à Ellen Alien. Tout en jouant dans la même cour que pour son Album ‘Orchestra of Bubbles’, il livre ici un travail plus dansant, plus chaleureux. Les effets sont saupoudrés quand il le faut sans jamais tomber dans l’excès et le plaisir qu’il prend sur scène est communicatif. C’est pendant près d’1h15 qu’il nous retiendra au bout des ses commandes, j’en redemande mais mes oreilles veulent une pause. Une petite bière s’impose.
Si vous avez l’occasion de croiser cet oiseau rare prochainement, n’hésitez pas car selon ses dires il changera complètement d’optique pour son prochain album. Il travaillera principalement avec des samples et non plus des synthétiseurs. Bref un tout autre univers en perspective. A suivre…
La nature est un décor, certes, mais pour beaucoup de musiciens, c’est un contexte, voire une inspiration. On se souvient par exemple des expériences Echolocation d’Andrew Bird ou des prestations au grand air de Kwoon, la liste étant loin d’être exhaustive. Odyssée est Edouard Lebrun et, installé dans un chalet des Alpes depuis 2020, il a développé un système de synthétiseur auto-alimenté qui lui (...)
On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un ajout de beats a (...)
L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
Pas de souci à avoir, (...)
Batz est le projet de deux musiciens et producteurs français, Seb Moreau et Franck Marchal et si ces noms ne vous disent rien non plus, ce premier album devrait changer les choses. Surtout qu’ils ont eu la bonne idée d’inviter sur 5 titres la chanteuse Charlotte Savary qu’on avait surtout connu comme chanteuse principale du projet Wax Taylor.
C’est un argument d’appel sans doute aucun, et le très (...)