dimanche 26 novembre 2006, par
Méfiez-vous des pochettes
Si vous le voulez bien, on va commencer à parler de cet album de Midlake en commençant par regarder la pochette pour essayer de deviner ce qu’elle recouvre. On y voit deux hommes dans un bois, l’un revêtu d’une tenue jaune ma foi fort seyante et l’autre, assis, qui porte un masque en carton-pâte. L’univers a l’air foutraque, onirique et intrigant. Que voilà une bande d’attaqués du bulbe se dit on. Le folk tordu a de beaux jours devant lui décidément. Et puis on met le disque dans la platine. Et c’est la surprise. Le bon morceau qui commence l’album, Roscoe, est d’une tout autre veine. Un rock tout doux, tout gentil, même si gentiment enlevé.
Dès le second titre, bandits, on se dit que c’est la dernière fois qu’on essai de déterminer la teneur d’une musique sur foi du visuel. En effet, la délicatesse est de mise, dans ce qu’elle a parfois de plus mièvre. Le songwriting lisse devient en effet parfois difficile (It Covers The Hillside) à assimiler. La faute à des morceaux qui sont passe-partout (In This Camp), des harmonies vocales tombant dans le piège du joli (Chasing After Deer). Ca, c’est pour les mauvais côtés, pour expliquer ce qui ne m’est pas destiné dans ce The Trials Of Van Occupanther.
Parce que cet album, ne recèle pas que des mauvais côtés. Les morceaux plus enlevés, moins neurasthéniques, semblent avoir été calibrés pour un retour en voiture, le soleil couchant dans les yeux. On peut donc trouver à Head Home par exemple une filiation lointaine avec un Fleetwood Mac. En bonne compagnie dès lors qu’on s’y attend. Par contre, de temps en temps ils quittent un peu le schéma établi, en faisant intervenir un peu de violon, en syncopant la batterie et ainsi se font plus intéressants (Young Bride). De fait, il suffit parfois de peu de chose. Le début de Branches, cette mélodie imprévisible, cette voix me font penser à rien moins que Radiohead. Mais cette impression ne dure que jusqu’au refrain plus convenu. On rêve souvent qu’un mauvais génie vienne mettre le souk dans tout ça et fasse abouti les côtés trop convenus. C’est cependant trop peu pour me rendre supportable l’écoute intégrale de cet album dont quatre titres sont cependant d’un niveau élevé.
Si Midlake peut se révéler intéressant le temps de soft-rock enlevé ou d’incursion moins prévisibles et plan-plan, il perd souvent son âme par la faute d’une délicatesse exacerbée.
Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
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