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Kasabian - Empire

dimanche 31 décembre 2006, par Fred

Les groupes anglais se suivent...


Look négligé, OK
Air suffisant, OK
Déclarations fracassantes, OK
Ego démesuré, OK
Présence féquente dans les colonnes de NME OK
Single en haute rotation sur les radios, OK

Kasabian remplit donc bien tous les critères de la checklist "groupe anglais de l’année du mois". Passé ce constat, il y a heureusement de la musique. Parlons donc musique.

Empire est le second album de ce combo de Leicester et succède à l’album Kasabian sorti en 2004.

Le premier titre, le single Empire, met déjà la barre haut. Il presente un niveau de coolitude, et d’efficacité, qui n’est pas sans rappeler les étincelles de génies des frères Dewael au sein de Soulwax et de 2Many DJ’s.

Shoot the runner poursuit dans la lancée. Là encore ce n’est plus tout à fait du rock, ce n’est certainement pas encore de l’électro. C’est hybride, c’est entre le post-rock et l’electroclash, c’est une fusion de rock indie et d’électro avec un petit côté glam qui fait penser entre autres à Primal Scream ou aux Stone Roses.

Last trip (in flight) et Me plus One portent cette même patte avec en plus une côté folk flower power des 70’s.

Avec Sun/Rise/Light/Flies revient le gros son. On remarque alors la voix nasillarde qui évoque celle des frères Gallagher, une voix passée au compresseur entourée de choeurs et de violons, et toujours cette batterie et cette guitare qui tournent en rond l’une après l’autre...

Apnoea, poursuit et met en avant le côté le plus électro du combo avec une rythmique à la Underworld. On se sent déjà commencer à dancer, mais après de 2 minutes, c’est déjà fini. C’est trop court ! On en veut encore ! Heureusement on aura une chance de se rattraper avec un Stuntman du même tonneau quelques plages plus tard.

Excercice difficile, la balade electro, type Bachelorette de Björk, est ici parfaitement réalisée et By my side montre bien toute l’attention portée à la production. Les parties instrumentales sont superbes et le son est profond. Miam !

Bon, tout n’est pas forcément exceptionnel et par exemple, l’électro-naif Seek&Destroy et l’acoustique British Legion (Noel Gallagher sort de ce corps !) auraient pu par exemple rester dans la boîte avec les autres faces B !

Enfin, on se sépare bons amis sur The Doberman, titre qui monte en puissance sur 2 minutes, dévie en foutoir accoustique, pour finir sur des airs de trompettes et une ambiance à la Enio Moriccone ! Etonnant.

Au final, une bonne image pour décrire cet album, est probablement la suivante : "Muse (basse/batterie) meets Oasis (voix et chant) meets Underworld (boucles de clavier/ rythmiques)".

Si vous aimez l’un des 3 groupes susnommés vous aimerez forcément quelques choses chez Kasabian. Ce n’est certes pas révolutionnaire mais ça a le mérite d’être frais, rythmé et bien foutu, alors pas de raison de bouder votre plaisir.

    Article Ecrit par Fred

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