dimanche 25 juin 2006, par
On ne peut pas modifier le passé. On peut juste espérer influer sur l’avenir en agissant au présent. Mais que ce serait-il passé si les Pink Floyd de 1975 avaient eu la connaissance de tout ce qu’il s’est passé depuis ? Personne ne sera jamais en mesure de le dire mais cet album constitue peut-être un élément de réponse. Car si les premiers arpèges de Again ne laissent prévoir qu’une ballade, la suite du morceau est emporté par une fièvre électrique qui remonte à rien moins qu’à Welcome to the machine daté de Wish you were here. Mais le son a changé ces 28 dernières années. On s’en rend à peine compte en écoutant les derniers albums du Floyd, qui sont au mieux des exercices guitaristiques vains sur un fond de superbe visuelle au pire une resucée pathétique des meilleures années, de celles d’avant l’implosion.
Mais nous ne sommes pas ici pour juger le dinosaure des années septante mais bien une des toutes bonnes productions de 2002. Il est vrai cependant que la comparaison reste frappante. Avec cependant des hypnoses (Finding it so hard) qui tiennent la distance de leur durée conséquente (plus d’un quart d’heure pour ce morceau). Donc si vous voulez passer de la tendresse qui tue (Goodbye) à l’implacabilité (Fool). On se demandait au seuil des années ’80 (celles, justement, mal négociées par les rois de la décennie précédente) si on pouvait valablement rendre des sentiments par des machines. La suite démontrera que oui et en voici un exemple. Si les citations susmentionnées n’évoquent rien pour vous, laissez-vous quand même convaincre que la référence au passé ne rime pas nécessairement avec passéisme. On est content d’être maintenant et de pouvoir profiter de l’ancien et du nouveau. (M.)