dimanche 11 février 2007, par
Dam. Alb. chanteur connu, ch. music. leg. pour form. groupe
Mais que devient Blur ? Pas que le dernier album m’ait retourné, mais au vu des dernières productions de leur leader, la question ne semble pas inutile. En effet, depuis que Graham Coxon, le guitariste, est parti, le chanteur met les bouchées doubles. Au risque de paraître un peu redondant si vous suivez un peu l’actualité rock, The Good, The Bad & The Queen, c’est un projet de Damon Albarn (leader de Blur donc) qui a décidé de se faire plaisir. Et se faire plaisir, pour un musicien de cette trempe, encore tout auréolé de son succès commercial et critique avec le groupe cartoon Gorillaz, c’est recruter du beau monde. On retrouve donc Simon Tong, claviériste de The Verve, Tony Allen, le peu médiatique mais historique batteur de Fela Kuti et rien moins que le bassiste des Clash Paul Simonon. Ce n’est pas vraiment revendiqué comme un super-groupe à la mode seventies mais le cœur y est. Damon Albarn précise que le nom pourra être utilisé quel que soit le changement de line-up. Dernière précision avant de passer à la musique proprement dite, le tout est produit par Danger Mouse, remonté à mort par les cartons récents de Gorillaz et Gnarls Barkley.
L’ambition avouée était de trouver un successeur à Parklife (considéré comme le sommet de la carrière de Blur). Ce vœu n’est pas vraiment exaucé pour deux raisons. Tout d’abord à cause de la noirceur qui traverse l’album, inspirée partiellement par la guerre dans laquelle son pays est engagé. Ce qui nous vaut des paroles comme Drink all day/’Cos the country’s at war (Kingdom Of Doom). La pochette est d’ailleurs assez loin de la vigueur colorée de Parklife ou de son successeur The Great Escape. London Is Burning ont déjà dit les Clash du basiste de luxe. Ensuite parce que la principale caractéristique de Parklife était une variété et une surprise de tous les instants qu’on retrouve nettement moins ici. Objectif pas vraiment atteint donc. Mais sincèrement, ce n’est pas important.
Dès le début de l’album, le doute n’est pas permis : c’est du Damon Albarn pur jus. Pas du Blur, le son est trop différent. Le mérite en revient à ses collaborateurs qui ont tous assez de personnalité pour ne pas sonner comme d’autres mais aussi suffisamment d’abnégation pour se mettre au service des compositions. Ils empêchent en tous cas Albarn de commettre un album solo, exercice éminemment casse-gueule. Au contraire, il peut se concentrer sur son chant, qui en devient parfois vraiment touchant (Kingdom Of Doom). Les arrangements, eux, sont fouillés, on en vient même à invoquer les chœurs du Pink Floyd d’Atom Heart Mother sur le très bon Herculean. C’est léger, de bon ton, voire légèrement décalé (80’s life). Le ton faussement absent d’Albarn apporte toujours un plus.
Puis soudain, en un claquement de doigts, l’album bascule dans la redite, en moins brillante, de ce qu’ont proposé les cinq premiers morceaux. Ca ne devient pas mauvais, loin de là même, mais le filon semble s’épuiser. La voix, poussée en fausset dans le refrain de Behind The Sun, est aussi moins intéressante. The Bunting Song est dans le même cas, baillant aux entournures.
Mais il reprend du poil de la bête à partir de Green Fields. Le spectre de certains Stranglers plane sur ce morceau qui annonce la fin plus réjouissante. Les deux derniers morceaux achèvent d’enfoncer le clou. Le morceau qui s’appelle à la fois comme l’album et le groupe est un peu une des possibilités les plus évidentes à la lecture du casting : une jam fiévreuse et tendue. Un faux chaos fait de la somme des individualités. C’est aussi là que Damon chante le moins, laissant les autres galoper le plus librement. Ils n’ont pas besoin d’une bien grande pâture pour se sentir à l’aise. Le résultat ? Cinq minutes finales d’une sorte de Velvet Underground world, faussement linéaire puisque la progression d’accord récurrente prend au passage tous les instruments qui lui tombent entre les mains pour créer un boogie monstrueux, plus moyen de comparer ça à du Blur. Un des moments les plus intéressants de l’album, vous l’aurez compris. Three Changes a la tâche difficile de passer après mais la section rythmique est décidée à en découdre. Chaloupé, irrésistible, c’est la fin qu’il fallait, pour sortir définitivement de la torpeur. On quitte donc l’album dans ce fort bonne humeur, même si le thème n’est toujours pas à la fête.
L’ordre des morceaux nous constitue un album en trois temps : une première moitié emballante, un petit passage à vide avant de passer à autre chose de bien plus consistant. La courbe d’intérêt ressemble donc à une corde à linge chargée. La moyenne de tout ça est bonne de toute façon comme vous l’avez compris. On ne sait pourtant pas quel est l’avenir de ce projet de Damon Albarn mais son talent est intact et dévoile ses facettes à jet continu. Il lui faudra sans doute faire des choix dans le futur et ce ne sera pas facile, vu que son temps n’est pas élastique et que la médiocrité ne veut pas de lui. Ce side project du side project du side project d’un groupe dont on ne sait pas s’il vit encore est donc une des surprises agréables de ce début de 2007.
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