Accueil > Critiques > 2007

Cinematic Orchestra - Ma Fleur

mercredi 18 juillet 2007, par Paulo

"C’est de toute beauté !"


The Cinematic Orchestra, groupe au nom évocateur et pourquoi pas emblème d’un genre : la musique cinématique. [1]
Cette musique est une sorte de synthèse et d’évolution entre easy-listening, jazz, trip-hop et doit représenter (figurativement) tout un pan de mur dans la discothèque du label Ninja Tune. On pourrait citer Bonobo d’une part et Amon Tobin de l’autre pour décrire ce genre - lieu commun de multiples influences -.

A l’origine de The Cinematic Orchestra, un employé du label responsable des ventes à l’exportation Jay Swinscoe qui faisait de la musique pendant son temps libre. Ainsi devenu leader d’un groupe de "jazz", le premier album "Motion" eut un succès certain auprès des "connoisseurs" du style, ce qui leur valut une signature sur Ninja Tune...

Un long chemin parcouru jusqu’aujourd’hui, fait de projets et d’albums, The Cinematic orchestra revient avec cet album "Ma Fleur". Sans artifice, plus épuré qu’auparavant, The Cinematic Orchestra signe ici un disque qui a les qualités de ses défauts, pas perturbant l’album se laisse écouter voir se laisse passer, idéal pour les fonds sonores. Une écoute plus attentive fait remonter quelques joyaux :
Tout d’abord le couple That Home/To Build a home et son chanteur Patrick Watson. Etrange le grand écart que fait ce bonhomme entre Ninja Tune et Grey’s Anatomy, série pour laquelle la chanson The Great Excape de son excellent album "Close To Paradise" est créditée.
Ensuite pour les deux autres chanteuses de l’album : Lou Rhodes Time And Space, qui n’est autre que la moitié de Lamb - sa voix chaude et la période trip hop se rappelle à notre bon souvenir - , et Fontella Bass Familiar Ground, authentique diva 60s de la soul et du jazz revient après une précédente collaboration sur Everyday (2002)

Pour l’avoir vu en live, The Cinematic Orchestra est un véritable groupe de jazz, on préfèrera les performances en petite salle plutôt qu’en festival toutefois. Ma Fleur est plus beau que bon, il y a certaines longueurs, notamment dans le jeu de guitare Music Box, et l’ensemble n’offre pas une dynamique suffisante si c’est ce que l’on recherche. Néanmoins, on a la constante impression d’écouter et de toucher quelque chose de beau et en soi, c’est satisfaisant. Ajoutons à cela la découverte fortement recommandée de Patrick Watson, et on penserait presque qu’il est indispensable.

http://www.myspace.com/thecinematicorchestras
http://www.myspace.com/patrickwatson
http://www.myspace.com/lourhodes http://www.myspace.com/fontellabassandthevoicesofst

    Article Ecrit par Paulo

Notes

[1Notez que le mot n’est joli que pour les langues différentes de l’anglais, en effet celui-ci signifie tout bonnement dans la langue de Shakespeare "cinématographique".

Répondre à cet article

  • Muet – Electrochoc (EP)

    On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
    Accompagné de Maxime Rouayroux, (...)

  • you.Guru - UNtouchable

    Si on ne reçoit qu’avec parcimonie des nouvelles musicales de Pologne, force est de constater que celles qui nous parviennent sont toujours au minimum dignes d’intérêt (The Bullseyes, Izzy and the Black Trees) et on ajoute You.Guru a la liste.
    Ce que propose le trio n’est vraiment du post-rock, mais un rock instrumental enlevé, pulsé. Un genre de math-rock qui serait allé se promener ou du Holy Fuck (...)

  • Sandor - La Médaille

    Il y a belle lurette qu’on célèbre des artistes provenant de la confédération helvétique. De Bitter Moon à Ventura en passant par Gina Eté, Odd Beholder ou Fai Baba, il y a clairement de quoi faire. La liste est longue et compte maintenant un nouveau non à retenir.
    Quand on pratique un style électronique, il faut soit être fort subtil ou s’arranger pour que ça claque. C’est clairement la seconde option (...)

  • Bitter Moon & After 5:08 – Berlin Kinder

    On vous avait dit en son temps à quel point on appréciait l’electro un peu vintage du duo suisse Bitter Moon. On dirait que le duo After 5:08 (Aloys Christinat et Matthew Franklin) qui les accompagne est dans un mood plus ambient. La répartition des rôles n’est pas précisée mais on se doute que les plages plus apaisées (on peut même y entendre des bruits d’eau) leur sont attribuables.
    La voix de Réka (...)