samedi 23 février 2008, par
Le blé en herbe
Ebloui par les spots de l’indie anglo-saxon, je ne passe pas assez de temps à découvrir ce qui peut être excitant de par chez nous. C’est dans cette optique-là que je me suis rendu, un seul soir d’accord, au Boutik Rock.
Arrivé peu préparé vers 22h, je me dirige vers l’Orangerie, puisque les concerts se déroulent alternativement là-bas et à la si sympathique Rotonde. Le noir se fait, des clameurs montent du public clairsemé et je lis sur la batterie : Saint-André ! Quoi, suis-je vraiment en train d’assister à ça ? Le seul groupe du jour à pouvoir arborer les stickers « vu à la télé » et « entendu à la radio »… Bon, étant tout seul, n’ayant pas été reconnu, je me dis que c’est une bonne occasion de régler un appareil photo un peu exigeant pour ma psychomotricité. Et puis, la bonne surprise, c’est que le guitariste est Jérôme Mardaga, qui est le nom à la ville de Jeronimo. C’est lui qui constitue mon envie de rester. Le répertoire est sensiblement moins énervant sur scène grâce à une énergie plus grande. Mais bon, ça n’est ni ne sera jamais mon truc. Ce n’est pas celui de tout le monde visiblement vu que quand il essaie de faire chanter le public sur le single (annoncé de façon amusante par « s’il n’y avait pas de femme infidèle il n’y aurait pas de single ») il ne motive pas une foule plus curieuse que fanatique.
On change de registre et de salle pour The Vismets. Dans une Rotonde remplie à ras bord, le groupe compte des fans qui lancent les prénoms des musiciens de façon plus rigolote qu’énamourée. Le set est puissant, le line-up limité à trois membres allant à l’essentiel, quelque part entre des tentations garage et un Ghinzu ayant troqué la flamboyance pour de la simplicité. Les moments plus calmes sont un peu moins convaincants mais d’une mani ère générale il se passe de vrais bons moments de musique. Ils poussent la coquetterie jusqu’à s’absenter quelques secondes pour simuler un rappel. Vu la brièveté du concert, c’est un peu ridicule. Et d’autant moins pertinent que le morceau l’ayant précédé est supérieur à celui de clôture. Le but étant de découvrir des groupes à revoir quand ils seront plus matures est de toute façon clairement rempli
Les années ’90, ce n’est pas si loin mais certains ne s’en sont pas encore remis. Tout avait commencé par un didgeridoo. Puis des percussions. Déjà bien monotones. Puis un breakbeat usé et un grommellement dub dépassé. Quand on a ajouté à ça des danseuses sur échasses avec vrai effet fluo puis des vidéos à l’impertinence rikiki (Georges Bush... hum), on a craqué et on est partis. La citation vintage, oui, pourquoi pas, mais Alchemik Babylon Beats est juste non pertinent. Si ça se trouve c’était mieux après. A vous de me le dire.
Tant que j’en suis aux lamentations, le duo qui annonce les groupes doit gicler hors de scène. Ils ne sont jamais drôles, n’ont fait rire personne, agaçaient par leur incapacité à ne pas beugler dans un micro et étaient pires que pathétiques, carrément embarrassants. L’exercice est compliqué, j’ai même vu quelqu’un du talent de Sarah Silverman ne pas assurer, mais quand on gêne on bouge. Le fond sera même atteint quand ils feront tomber la basse d’un groupe qui allait jouer…
On revient à des sentiments meilleurs pour Cecilia::Eyes. Pour la seconde fois dans la même salle, ils reviennent nous présenter les titres d’un Mountaintops Are Sometimes Closer To The Moon qui collectionne les bonnes critiques. Et il faut dire que quand ils assènent un Too Late For A Porn Movie en seconde position, c’est d’une puissance indéniable. C’est un des rares morceaux post-rocks qui me restent en tête. Ils ont par ailleurs un soupçon plus d’assurance et un vrai micro pour dire merci aux gens. Les passages qui jouent uniquement sur les textures sonores retiennent moins l’attention mais la cohésion, est bien là, la maitrise aussi avec des moments de climax qui font le sel du genre, une batterie qui tient comme souvent dans ce style l’église au milieu du village.
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Quelques photos supplémentaires sont mises en ligne.
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