mercredi 21 mai 2008, par
,Rendez-vous en 2020 ?
Longtemps attendu, voilà enfin le troisième album du groupe bristolien. 11 ans se sont passés depuis leur second album eponyme et tellement d’eau a coulé sous les ponts qu’ils doivent avoir l’impression de débarquer dans un autre monde musical bien loin de la vague Trip-hop qui avait le vent en poupe. On a eu le temps de découvrir énormément de choses durant ce laps de temps, ce qui attise encore la curiosité et interroge la pertinence d’un retour
Pourtant on verra que l’époque n’est pas si mal choisie, puisque la production "minimalistique" de cet album prête à discussion (toujours mieux que de passer inaperçu) et surprend un peu pour un groupe de cette notoriété et cette expérience.
La première écoute de cet album révèle un côté expérimental cold industriel (le très embalant We Carry On ou le puissant Machine Gun) avec de bons riffs de guitares, roots, bendés et mécaniques rappelant Sonic Youth.
En vocal, Beth Gibbons se surpasse moins, c’est à dire qu’elle se place plus en élément de groupe qu’en figure de proue affirmée (distinction entre groupe et carrière solo). Cela ne signifie pas qu’elle est absente mais c’est l’ensemble de la construction de l’album et des instruments qui semble éviter les carcans de la construction pop couplet refrain, peut-être une des clefs menant à la compréhension de l’album, peut-être sommes-nous même dans le post-trip-hop (^^).
Le mixage est distant et d’époque, un élément nécessaire au son Portishead, pas d’usage d’infrabasse et d’over-compression, c’est pourtant le genre de groupe à pouvoir se le permettre. C’est aussi une approche ambitieuse et réfléchie, Portishead ne s’exprime jamais mieux que sur scène, dès lors ils font de la musique offrant cette dimension sans overproductions qui nuiraient à leurs ambiences. Third est un album intéressant car les avis sont contradictoires, on dira que pour ceux qui ont été déçu par les dernières productions de Goldfrapp ou de dEUS, où l’on perd une certaine sensibilité due à une réalisation trop commerciale, Third offrira des sentiments plus authentiques et est finalement en plein de ce qui a fait les succès de cette décennie.
Certains côtés expérimentaux sont par contre limite mauvais goût ou révélateur de ce côté roots/enregistrement direct : le cut à la fin de la première plage (peut-être justifié par le titre : Silence), le clipping récurrent (Silence, Machine Gun), le signal de la mire de la télévision Magic Doors. ca surprend la première fois, mais au fur et à mesure des écoutes, ça se révèle être des éléments intéressants pour narration de l’album.
Un morceau comme The Rip aurait pu figurer sur un des deux premiers albums, mais pas avec cette guitare minimale. La voix de Beth Gibbons s’accommode de la nudité. Mais vous savez ça si vous avez écouté son album solo [Out of Season 2002].
Les incursions psychédéliques de Small évoquent le Pink Floyd de Syd Barett ou The Doors, l’implacabilité métronomique en sus.
Portishead concède avec Third un album pur, direct et âpre avec des émotions, un album actuel et non une copie d’un succès des années 90 (à l’inverse par exemple de l’album de Tracey Thorn l’année dernière). On y sent le plaisir d’un groupe, sans prise de tête et sans orgueil démesuré.
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