mardi 8 juillet 2008, par
Ecoutez sans préjugés
Une question qui m’est parfois posée veut savoir comment je trouve des nouveaux groupes. Rien de plus facile. Vous prenez un blog dont presque tout vous plait. Vous trouvez un groupe canadien autoproduit, vous cherchez à en savoir plus et vous en lisez du bien. Trois écoutes intégrales plus tard, votre encyclopédie de l’indie du pays des caribous a gagné un article et voilà quelques chansons en plus à refiler au chausse-pied à votre entourage. C’est en tous cas une des démarches que je préfère. Un peu pour le plaisir d’être le premier sur la balle, il faut bien l’avouer, mais aussi parce qu’aborder un groupe sans rien en connaitre, sans en avoir entendu une note ni de véritable commentaire donne une liberté précieuse. Et quand l’album en question est rempli au moins pour la moitié de très bonnes chansons, on touche à un plaisir rare.
Une fois n’est pas coutume, ce n’est ni de Montréal ni de Toronto pas plus que de Vancouver que vient ce nouveau groupe. Et contrairement à une coutume bien établie dans le monde de la musique, le nom du groupe donne des indications crédibles sur sa provenance. C’est donc une bande du fin fond du Canada qui nous livre ce Hometowns.
La musique, comme on aurait pu le prévoir, est de l’indie canadien à l’état brut, avec chant brut de décoffrage, voix féminine en renfort, rythmique incendiaire mais, disons, peu disco, une volonté d’en découdre de tous les instants. Il y a sur cet album autoproduit, une volonté de tout renverser à coups de pop-songs faciles qui leur donne une intensité qui m’a un peu manqué chez leurs compatriotes des New Pornographers. C’est cette relative sècheresse du son, l’effacement d’une batterie souvent survoltée qui donne la touche artisanale qui me plait tant mais empêche sans doute une large diffusion. Quand j’aurai évoqué la folie qui pousse parfois un Modest Mouse au-delà d’eux-mêmes ou la délicatesse des prometteurs Ra Ra Riot, le décor sera planté et à ce stade-ci, ceux qui ont survécu aux trois premiers paragraphes devraient en savoir plus sur leur envie de s’y frotter.
Dans le détail, il a été précisé qu’il y a de bonnes chansons. Sans quoi je n’essaierais même pas de faire passer mon enthousiasme. Tout commence fort bien avec The Ballad of RAA. Ces l’exercice qu’ils maitrisent le mieux, celui des comptines speedées avec voix mixtes et mélodie aux petits ognons comme Don’t Haunt This Place, The Four Rider ou Frank AB qui dégagent de l’intensité. Pour le reste, il y a un bouillonnement d’énergie, que ce soit dans une veine plus traditionnelle avec Rush Apart (qui ne décolle pas vraiment mais c’est pas trop grave) ou dans le pogo rural (The Deadroads). On retiendra donc un abattage à la Modest Mouse (The Deathbridge In The LetBridge) et l’album est parfois survolé par le spectre des glorieux anciens des Violent Femmes, même si le tout est plus festif, mois cérébral et torturé dans le genre que disons, Tapes ‘n Tapes. Si les sons de guitare se cantonnent à l’acoustique, ils se calment parfois le temps d’un mid-tempo (The Air) ou s’énervent et c’est plus brouillon (Luciana). Dernière référence avant de vous lâcher, l’excellence du songwriting n’est évidemment pas la même mais on peut retrouver des traces de Decemberists (In The Summertime).
Vous l’aurez compris, The Rural Alberta Advantage est un groupe de plus dans une catégorie déjà bien présente dans nos colonnes. Ce qu’ils ont pour eux et qui pourrait vous intéresser, c’est une collection de morceaux galvanisants, cette sensation de skier dans de la poudreuse vierge, et un éloignement provisoire de tout phénomène de buzz. Il est trop rare de tomber aussi facilement dans le piège d’une pop sans complexe et sans prétention pour laisser passer cette chance.
Article Ecrit parMêler violon, guitare et les sons électroniques n’est pas une idée vraiment neuve mais on est souvent surpris par la variété et de la nouveauté des résultats. C’est encore le cas avec le second EP du duo montréalais MadSci. Leur nom vient du plaisir à tenter des choses avec le violon de David Piché et la guitare de Michaël Charrette. Il faut dire que les deux comparses ont déjà une belle expérience et ça se sent. Tous les morceaux enregistrés ici ont déjà été présentés sur scène.
Sur le papier, on pourrait (...)
On ne se lassera pas de L’équilibre entre les découvertes continuelles (oui, envoyez plein de choses) et les retours réguliers d’artistes appréciés. Le premier volet s’auto-alimente presque miraculeusement, le second volet est déjà bien fourni cette année.
Le rock s’est bâti sur un mythe de jeunesse et chaque vague qui est venu après les origines (Punk, grunge, indie...) a prolongé cet état d’esprit. Quand un rock ’adulte’ a émergé, appelé AOR, c’était aussi un repoussoir, une union contre nature qui il (...)
Un premier album solo de Spencer Krug sous son nom propre. C’est étrange que ce soit la première fois. Parce qu’on le connaît depuis longtemps, qu’on relaie la bonne parole du Canadien sous toutes ses incarnations avec Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lakeet Moonface, avec ou sans Siinai. Avec les concerts, ce sont 19 articles sur ce site. Bref, Spencer est une vieille et très chère connaissance.
On est donc en terrain connu même si ce qu’on entend sur ce Fading Graffiti n’est pas identique à (...)
Peu de groupes ont su se forger une place privilégiée dans nos oreilles comme Islands. On a accroché tout de suite le wagon, dès leur premier album, sans connaître les Unicorns. Outre la bonne surprise de leur retour inespéré, il y a eu cette magie du bon album écouté au bon moment. Cet état de grâce n’a pas été constaté à chaque fois mais il a bien eu lieu.
La formation canadienne a toujours su imposer une coloration à chaque album sans jamais se dénaturer, au point de pouvoir livrer simultanément deux (...)