mercredi 20 août 2008, par
Mourir c’est pas cool
Le comportement consistant à dire dès le premier album que c’était mieux avant m’a toujours laissé perplexe. Certes, c’est souvent sur la foi d’EP’s prometteurs que de jeunes groupes suscitent des espoirs mais déjà s’en lasser quand la majorité découvre un groupe, j’ai toujours trouvé ça une attitude snob. Le cas qui nous occupe ne va pourtant pas me faire tomber de l’autre côté de la barrière. Mais il faut se rendre à l’évidence, le morceau qui m’avait fait découvrir le groupe reste le meilleur de l’album. Il faut quand même préciser que la gestation de cet album n’est pas banale. Car si ce groupe est précédé d’une réputation flatteuse, c’est sur foi de ses prestations live plus que du seul EP qu’il a sorti. Il faut dire aussi que le sort s’est acharné sur eux puisqu’un de leurs membres John Ryan Pike a été retrouvé mort en juin 2007. On retrouve un peu de cette trace douloureuse ici, même si jamais l’ambiance n’en sort plombée.
La musique électronique n’est jamais plus à son avantage que sur le format EP. Il en va sans doute de même pour la pop, même savamment orchestrée comme ici. En effet, combien de groupes faisant dans une certaine légèreté arrivent à enflammer quelques titres sans pouvoir tenir toute un Lp durant ? Les exceptions comme Vampire Weekend sont fort rares. C’est à méditer à l’heure où trop d’albums encombrent nos oreilles et où les nouveaux modes de diffusion et d’écoute, de myspace à l’ipod imposent une culture du zapping. Ceci dit, on ne trouve pas le temps long à l’écoute de ce The Rhumb Line qui possède une vraie unité, une vraie personnalité.
Dying is Fine reste donc le produit d’appel de ce Rhumb Line. Et c’est mérité. C’est qu’il comporte des variations, montées, descentes, passages instrumentaux qui le rendent vraiment irrésistibles. C’est pourtant la plus compacte des versions disponibles (EP, session Daytrotter par exemple) et elle va à l’essentiel. Il faut maintenant le dire, peu de titres se hissent à sa hauteur (hors de portée ?). Le premier morceau est quand même très engageant (Ghost Under Rocks), avec une ampleur qu’on espérait, un refrain solidement souligné. Jolie, la musique de Ra Ra Riot se montre trop proche de groupes qui nous ont enthousiasmé (My Latest Novel, une poignée Canadiens tels que The Rural Alberta Advantage ou New Pornographers) pour que leur légèreté et surtout leur linéarité ne soit pas un handicap. Les violons accompagnent plus qu’ils ne mènent. Au détriment d’une certaine limpidité.
Mignonne tout plein mais sans doute servie à trop autre dose, la musique de Ra Ra Riot satisfera ceux qui ont succombé au toujours formidable Dying is Fine mais ne se hisse que trop rarement à ce niveau d’excellence même si une écoute parcimonieuse diminue le phénomène. Complètement dénuée de faute de goût, elle reste trop uniforme dans ses tournures pour prétendre au sans faute.
Et pour vous féliciter d’être arrivés, jusqu’ici, un mp3 de Dying is Fine est disponible sur le site de leur maison de disque Barsuk Records
Si on a depuis toujours associé Xiu Xiu à la personnalité hors-normes de Jamie Stewart, on sait que la place d’Angela Seo est centrale. Le caractère de duo est maintenant encore mieux établi, la parité étant assurée au chant. Mais n’attendez pas de changement de cap, la flippante musique de Xiu Xiu garde tout son mystère.
Cet Ignore Grief n’a pas la flamboyance electro de certains essais antérieurs. Il (...)
Il faut parfois le recul de plusieurs albums pour qu’on voie vraiment la personnalité d’un artiste émerger. Après un album de Darto et un troisième exercice solo, on peut commencer à cerner Nicholas Merz. On avait tout de suite remarqué sa belle voix grave et elle est logiquement toujours là.
On commence bien avec The Dixon Deal et ce montage en étranges couches dont certaines sont volontairement (...)
J’ai fréquenté la beauté/Je n’en ai rien gardé
Si Jean-Louis Murat parle pour lui, on peut pour notre part témoigner qu’on n’a jamais oublié la beauté qui sourdait des albums de Rey Villalobos en tant que House of Wolves. Il a fallu une mise en lumière de l’indispensable Laurent pour qu’on se rende compte qu’il officiait maintenant en tant que The Coral Sea. Et constater par ailleurs que l’album qui était (...)
On peut toujours se demander ce qui pousse des artistes a priori seuls maitres à bord de leur formation à vouloir se lancer dans l’exercice solo. On sait depuis toujours qu’Okkervil River, c’est Will Sheff et les musiciens avec qui il a envie de travailler. Lui qui avait annoncé Okkervil River R.I.P. sur l’album Away (qui du reste n’est pas le dernier) semble maintenant faire de cette déclaration une (...)