mardi 14 octobre 2008, par
Incandescences
Il y a des fois où on se rend à un concert pour un groupe, en espérant faire l’une ou l’autre découverte. Mais il existe des situations où les deux formations suscitent l’envie. C’était clairement le cas ce lundi à l’Ancienne Belgique. Car les deux groupes avaient chacun livré un album excellent cette année.
Il n’y a pas encore grand monde à 19h45 quand commence Get Well Soon. Mais je n’en rate pas une miette. C’est qu’après une prestation mémorable aux Nuits Botanique, ces Allemands emmenés par Konstantin Gropper ils sont devenus un de mes chouchous de l’année. Et la version abrégée (35 minutes, frustrant) de leur toujours chaudement recommandé Rest Now, Weary Head, You Will Get Well Soon fut tout bonnement impeccable. Le sextet produit un son très chaud, compact, prenant, encore magnifié par l’acoustique du lieu. Pas un moment de faiblesse, et la salle qui se remplit a l’air de découvrir avec plaisir des futurs classiques comme I sold my hands for food so please feed me et ses remontées de guitare qui ne peuvent que faire pendre une mâchoire, If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting, We Are Safe Inside While They Burn Down Our House ou un final Lost In The Mountains (Of The Heart) somptueux. De longs titres mais qui entrent bien vite dans l’oreille. Toi qui me lis, ça reste un conseil.
Une fois passée cette secousse, on remarque à la chaleur (littérale et humaine) que le sold-out est bien effectif. La foule s’est pressée et réserve un accueil à Joey Burns et la guitare steel de Paul Niehaus qui entament seuls, et sur le mode de la semi-improvisation une balade acoustique qui lance les hostilités. Puis les 5 autres membres arrivent bien entendu. Bien honnêtement, je peine un peu à trouver mes marques quand la musique se fait un peu plus légère, trouvant ça agréable sans plus. Ou à une occasion trop noisy. Mais autant le dire, ce sont mes seules réserves qui devront bien vite cesser. Le répertoire tourne fort logiquement autour du très bon Carried To Dust, un rendez-vous pris pour mon classement de fin d’année. Car tout y fonctionne. Il n’y a pas un ou deux bons titres, il y en a une fameuse collection. Même les plus anodins sur album Writer’s Minor Holiday retrouvent un souffle nouveau. Que dire alors des bouillants The News About William, Man Made Lake (très électrifié) ou du torrideinstrumental El Gatillo (Trigger Revisited) qui reprend encore de la vigueur.
Mais en plus d’être d’excellents instrumentistes, le chaleureux Joey Burns et sa bande possède un carnet long comme un jour sans pain. Ils ont déjà joué avec de nombreux artistes et ça se voit, leur plaisir d’inviter est flagrant. C’est une chanteuse barcelonaise dont le nom est Sanchez (sorry pour le prénom oublié) qui reprend les parties vocales d’un Inspiracion qui m’avait laissé perplexe sur cd mais se révèle ici vraiment humain et chaud. C’est Françoiz Breut qui les rejoint plus tard, pour donner quelques frissons. Elle reviendra encore pour interpréter un de ses morceaux avec 4 acolytes supplémentaires (j’ai cru reconnaître un membre de VO). La scène se remplit donc, mais la convivialité. Le public est aux anges. Moi qui suis habitué à des concerts souvent formidables mais plus ‘froids’, c’est une expérience.
Get Well Soon a été formidable, m’a fait vibrer, confirme qu’ils sont une des grandes choses de notre époque mais je l’attendais. Calexico est venu remettre une couche d’intensité et d’humanité sur des chansons déjà bien bonnes à la base. Vous avez compris que des soirées comme ça, j’en redemande.
(ah oui, je n’ai osé prendre que mon petit vieux rabougri appareil. Sorry)
Un peu plus de photos en noir et blanc ?
Un lien : http://picasaweb.google.be/marc.mineur/CalexicoGetWellSoon13102008#
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