samedi 22 novembre 2008, par
Mélodies reconstruites
2008 se termine bientôt et il n’est pas trop tard pour mettre en application les bonnes résolutions prises en janvier. Parmi celles-ci figurait l’espoir de parler d’artistes belges plus souvent. On ne peut pas dire que j’ai suivi ce précepte à la lettre (comment ça, Montréal n’est pas en bord de Meuse ?) mais Jérôme Mardaga et son nouvel album vont m’aider à remonter la pente. Après le charme parfois désuet du premier album et le plus solide 12h33, c’est le troisième album de Jeronimo. Ne remontons pas jusqu’à Hippodrome, même si Fred s’en souvient.
Et on retrouve ici un album de Jeronimo pur jus. Avec un single ironique assez bien choisi comme porte d’accès à l’album et qui montre qu’il n’a pas perdu son goût des énumérations brillantes. On retrouve aussi son petit côté Placebo (la guitare de Rendez-vous Dans Ma Loge). Il un des rares à ma connaissance (à part parfois Le Fils de Jack) à pratiquer ce rock en français. Et il est de ces artistes dont le fond et la forme sont aussi recherchés l’un que l’autre.
Pour la nouveauté, notons qu’il n’y a pas de reprise traduite littéralement. Et puis on a ce morceau construit autour d’une basse (Maman Si Tu Savais), de tintants arpèges et d’une voix en retrait laissant la place au groove. Ca fonctionne très bien, gardant un son organique et une répétition qui font mouche. C’est sans doute son morceau le plus sombre à ce jour et une preuve de plus qu’il est capable de se diversifier.
Et puis il y a ce fabuleux Irons-Nous Voir Ostende, où la première écoute instille le sentiment qu’il y en aura de nombreuses autres. Du début acoustique au chorus ravageur, tout fonctionne et je ne suis pas loin de penser que c’est sa meilleure chanson à ce jour. Essayez ça un dimanche soir et vous m’en direz des nouvelles. Par contre, le retour de Sarah n’était peut-être pas tout à fait obligatoire. C’est que sa première intervention était plutôt poignante donc la mascarade est moins intéressante, tout comme des chansons qui manquent d’enjeu (Bel Ange, Triangle équilatéral)
Il reste un guitariste (on l’a vu récemment aux côtés du plus conventionnel Saint-André) et on le sent au détour de certains chorus (La Lumière Au Bout Du Tunnel Est Un Train). Rien de démonstratif, pas de virtuosité mal placée, juste une montée en puissance. Il est un bon musicien avant tout. Ce qui impliquait par le passé une lisibilité pas toujours évidente. Il y a un progrès certain ici. Parfois cependant, la mélodie se fait très limpide (Le Nord Le Sud et Le Grand Mur) et illumine la chanson. Le ton légèrement mélancolique est toujours sobre chez lui de toute façon, il n’est jamais tombé dans l’excès.
Jérôme Mardaga est de ces personnes qui inspirent directement la sympathie. Sa musique aussi. Pas ramenarde pour un sou et sincère, elle manque parfois de l’étincelle pour toujours séduire. Mais quand ça se met à être prenant, ça l’est vraiment. Pour le reste, c’est uniformément agréable à l’écoute et permet de passer le temps de façon tout à fait satisfaisante entre les hauts faits. Et on se rend compte que finalement, il ne ressemble qu’à lui-même et est carrément un ovni dans le paysage musical francophone. Un bon album de Jeronimo ? Oui, c’est tout à fait ça…
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