jeudi 6 novembre 2008, par
La hype en uniforme
Il n’y a pas d’âge pour réaliser ses envies de gosse. Devenir majorette par exemple. C’est ce qu’ont dû se dire les huit femmes qui se sont lancées dans l’aventure de créer une troupe de majorettes. L’histoire est déjà amusante en soi mais c’est la rencontre avec un certain Katerine qui va la rendre plus palpitante encore. Et permettre, aussi, qu’on en parle.
Car c’est d’un album dont il est question. Interprété par lesdites donzelles et composé par le chanteur connu. Et dès la première écoute on retrouve la patte si particulière de celui qui nous avait valu dans la foulée de Robots Après Tout de réjouissants concerts : chœurs à l’unisson ou qui répètent, (parfois trop comme Gang Bang), le franglais décomplexé (Monica Belucci est place to be…hum) et huit filles qui chantent ensemble. Le tout dans un registre léger qui prouve qu’il n’est jamais aussi à l’aise qu’en roue libre. Mais ne vous y trompez pas, l’album qui bénéficie aussi de l’apport de Gonzales est sérieux dans son exécution. Rigoler, oui, faire n’importe quoi, non. Et puis une caution musicale pareille a vite fait de les propulser vers une visibilité certaine dans certains milieux ou tout ce qui est décalé et joyeux fait recette. Donc plus du côté de Vive La Fête que de Didier Super. C’est ce qui leur a permis de déjà jouer au Palais de Tokyo à Paris ou en clôture du festival queer Pink Screens, ce genre…
Le premier morceau sonne comme l’introduction du premier CSS (V.E.D.E.T.T.E.S. répondant à CSS Sucks). C’est plus qu’une indication, la bonne humeur communicative des Brésiliennes, leur casting féminin et leur reconnaissance par les milieux modasses leur étant communs. Le reste fait dans la variété (la qualité hein, pas le style). Passant de moments volontairement crétins (Grand Con) à un rockabilly parait-il inspiré de la mort de Pinochet (Papa Est Mort), d’une pop sixties à l’imparable gimmick (Mon père pense que je suis une lesbienne sur Comme Dit Daddy) à un groove discoïde (New-York City). Niveau qualité, c’est le grand écart entre le single vraiment catchy (Joey Starr) et des morceaux plus casse-bonbons comme Foutu Hot-Dog ou un Nadia’s Song qui montre une inadéquation entre des phrases trop longues et la musique qui est sensée les porter.
Dans le genre, on pourra penser aux Pipettes et se rappeler qu’au bout du compte leur album (celui du trio de Brighton) me reste vraiment dans l’oreille. Ou alors évoquer une bande de Yelle. Mais avec ce qui manque à Yelle (Y’a Pas Un Mec) : le vrai second degré et des compositions qui tiennent la route. Un point de vue plus mature aussi (sans leur faire injure) puisqu’il n’est pas question de reluquer des mecs mignons mais de « baiser avec toi grand con » (Grand Con) ou clamer que Ta vie Est Pourrie
A la base, et pour les auditeurs simples que nous sommes, Les Vedettes ont sorti sous la houlette de Katerine un album fun, sans prétention musicale d’aucune sorte, ludique et récréatif. Mais le concept de majorette est tellement décalé qu’on voit venir le buzz branchouille à des kilomètres (il a commencé en fait) et tout ce qui va avec. Que ceci ne vous gâche pas le plaisir simple de, comme elles le disent, « bouger votre pet ».
S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
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