samedi 1er novembre 2008, par
Matinée ensoleillée d’hiver
Se laisser guider par les personnes qui se sont déjà révélées de bon conseil, voilà qui est sympa et permet les découvertes comme cette Marie Modiano (fille de Patrick si vous aimez les filiations prestigieuses). Comme le précédent Delerm que j’avais copieusement pas aimé (et l’imminent Quinze Chansons dont je vous reparle très bientôt et qui est bien meilleur), c’est Peter Von Poehl qui a supervisé la production de cet album enregistré en Suède. Et on peut dire qu’ils ont fait du bon boulot.
Car, elle vient de produire un bon second album de folk au premier degré, loin des expérimentations à la mode, et, par là, complètement indémodable. Loin de l’exigence d’une Susanna ou autre Marissa Nadler, elle présente sa plume facile et légère, où on croise des références littéraires (Jack London sur Martin) et cinématographiques (La Nuit Du Chasseur sur Carson, Flannery & Jean).
On entre chez elle par la bonne mise en bouche de Searching For Pearl et ses notes de guitare éparses, sa voix qui prend les devants. Une jolie voix, c’est bien le minimum dans le genre pratiqué. Et jolie, la voix de Marie Modiano l’est indiscutablement. Elle plaira tant aux fans de Dido (Yesterday Is Back Again) que ceux de Feist première époque. Et les intonations ne sont pas toujours éloignées de celles d’une Rosemary Moriarty (Last Early Spring). On pensera aussi à Brisa Roché pour certaines mélodies moins conventionnelles et des accents communs (Drifters In The Woods) qui
Elle aligne les chansons de haute qualité, avec des mélodies de haut niveau (Last Early Spring) où la voix joue dans deux registres (plus grave dans la déclamation ou plus aigu) et y joue bien. C’est aussi un peu plus anodin quand c’est plus enjoué sur Spider’s Touch ou Butterfly Girl. C’est une appréciation très subjective j’en conviens. Je préfère quand elle se laisse aller au recueillement (Shiny Sunday In Berlin)
A l’instar de Lauren Hoffman, voilà une artiste qu’on sera content de retrouver de temps à autres, pour le simple plaisir d’entendre une douceur qui ne veut être rien d’autre qu’une douceur.
Il y a les albums de langueur estivale, ceux des brumes permanentes, et puis ceux du soleil intense des journées d’hiver pas complètement obscurcies. C’est dans cette catégorie météorologique que je classerais Marie Modiano. Les mots aventureux et révolutionnaire ne sont sans doute pas les plus appropriés dans le contexte qui nous occupe mais tous les amateurs de douceurs pour passer ces matinées seront ravis. Comme la qualité perçue augmente avec le nombre des écoutes, je sais que je serai amené à revenir sur cet album qui brille par son manque de prétention, une sobriété, une accessibilité et une dimension humaine qui font plaisir à voir.
http://www.myspace.com/mariemodiano
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)