Accueil > Critiques > 2008

Agoria - Go Fast (B.O.)

dimanche 26 octobre 2008, par Seb

En route pour une longue ballade...


Les B.O. se suivent et ne se ressemble pas : heureusement ! C’est au tour du Français d’Agoria de s’essayer aux ambiances cinématographiques. Après 2 albums splendides, Blossom and The Green Armchair, les attentes sont élevées. Il avait en effet exploré avec brio pas mal d’ambiances électroniques au cours des ces précédents essais. Luc Besson lui offre ici une nouvelle plaine de jeux et on l’en remercie. La mission est simple sur papier : souligner l’ambiance d’un film aux ingrédients plus originaux les uns que les autres : bagnole, drogue, flic et gonzesse. Le décor est planté mais ce n’est pas ce qui nous intéresse.

Le point fort d’Agoria et commun à tous ses albums, c’est sa capacité à créer des ambiances très typées basées sur des répétitions et des montées en puissance, exercice bien plus compliqué qu’il n’y paraît. Faites un petit bond en arrière et vous comprendrez l’énergie qui peut se dégager lorsque vous tombez sur un Organic ou Code 1026.

L’introduction en deux parties est tout simplement splendide, Tender Storm pose une ambiance sourde et vrombissante qui ne laissera pas vos voisins indifférents. S’enchaîne alors Altre Voci où se marie une voix d’opéra et une rythmique proche d’un battement de cœur. Là, petit conseil : on pousse le son, on ferme les yeux et on laisse l’ambiance monter. Impossible de ne pas avoir la chair de poule. Pour la petite histoire, c’est sa mère, chanteuse d’opéra qui s’est prêtée à l’exercice. On enchaîne tout de suite avec les choses sérieuses dont je parlais juste avant : Memole Bua. On reconnaît tout de suite sa patte avec cette rage contrôlée.

Après tout se côtoie… c’est un peu le principe de la BO me direz-vous. Eden n’est clairement pas une réussite. Une voix androgyne soul vient remplir une ambiance housy sans foi déjà entendue. Les mélodies et harmonies ne sont pas son fort et tout ceci sent la figure imposée. Solarized s’en tire nettement mieux dans ce registre. La sauce prend et on est rassuré.

Les interludes (Pending between two worlds ou Last Breath) ne sont pas en reste, véritable exercice de style dans leur genre. Agoria est dans son élément. Quelques plages d’ambiances de haut vol confirment cette aisance (Eden ou Go Fast). Les beats lourds et méchants ont été mis de côté pour un temps afin de laisser place aux atmosphères.

Action oblige, les morceaux plus rythmés sont bien présents. Run run run breake le tempo, dommage que les nappes soient si cheap et Diva Drive nous envoie une electro lanscinante sur base de bons vieux synhés toujours aussi efficaces.

Une fois encore, Agoria propose un univers très éclectique. Il manie avec aisance passages rythmés et ambiances oniriques. Malgré des constructions souvent similaires et quelques faiblesses, la variété des sons est belle et bien présente et c’est plaisir de bout en bout.

Myspace - Agoria

    Article Ecrit par Seb

Répondre à cet article

1 Message

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)

  • Sébastien Guérive - Obscure Clarity

    On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
    C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un ajout de beats a (...)

  • Akira Kosemura - Rudy (Original Music)

    Il est toujours difficile exercice de commenter des musiques de film sans voir le film ou la série dont il est question. Pourtant, le compositeur japonais Akira Kosemura a toujours su nous proposer des albums qui tenaient tout seuls sans le support visuel. Et c’est une gageure parce que la base de sa musique est le piano solo.
    Mais ce qui se confirme au long de ces 31 courtes pièces, c’est le (...)

  • Bravery In Battles - The House We Live In

    Même si c’est contre-intuitif parce que le post-rock est essentiellement instrumental, le style a souvent été engagé. Entre les revendications de Godpeed You ! Black Emperor et la protection de la Grande Barrière de Corail de Selfless Orchestra, les exemples abondent. Le collectif parisien Bravery in Battles est présent sur le combat environnemental comme en témoigne la copieuse musique du film The (...)

  • Vimala Pons - Eusapia Klane

    Il est toujours étrange de se frotter à une musique qui se présente comme une simple composante d’un projet. Dans le cas qui nous occupe, ceci est un livre audio qui se veut le prequel d’un spectacle actuellement en tournée. Si le recul et la connaissance de la pièce nous manque, l’objet peut s’appréhender seul, rassurez-vous. Parce que l’histoire est indépendante notamment.
    Non, ce n’est pas qu’une (...)