lundi 10 novembre 2008, par
Rock à boire
C’est dans Tecknikart que j’avais lu cet avis pertinent que l’esprit des chansons de Bruce Springsteen se retrouvait dans deux pôles distincts dans la musique actuelle. Le versant plus narratif se verrait incarné par des groupes comme Okkervil River, le plus nerveux et vindicatif dans des formations comme The Hold Steady. Qu’on ne s’y trompe pas, les histoires ne sont pas exactement les mêmes, vu que The Hold Steady fait dans l’ambiance des bars, le récit d’excès. Mais ils partagent non seulement une certaine mais aussi un goût des histoires des vraies gens de la vraie vie, ainsi qu’une façon de trousser des structures de morceaux. Energie et mélancolie donc, deux constantes de la carrière du boss du New-Jersey.
Bien honnêtement, j’ai un peu perdu l’habitude d’écouter du rock dans l’acception la plus classique du terme. Mes dernières tentatives avec des groupes basant tout sur les guitares s’étant révélées un peu décevantes. Alors pourquoi celui-ci ? Si je n’arrive pas complètement à expliquer pourquoi, il faudra aussi considérer une part d’impondérable…
Mais il existe ici une vraie intensité. Le ton un peu désabusé mais combatif du chanteur y est sans doute pour quelque chose. C’est leur implication qui les empêche d’être superficiels comme le premier Counting Crows venu. En prime, on peut même profiter d’un solo tout ce qui a de classic-rock-friendly sur Lord, I’m Discouraged qui effectue la transition entre la lourdeur du débat et une progression plus légère et prenante. Ces riffs de guitare, souvent relevés d’un clavier qui peut passer du registre d’un clavecin (One For The Cutters) ou des sons plus régressifs (Navy Sheets pas formidable) sont une marque de fabrique du groupe. Et quand il y a un peu plus de noirceur et c’est tout de suite plus prenant (Both Crosses). Mais ma petite préférée reste The Joke About Jamaïca, avec ses références à Led Zeppelin.
Our songs are sing-along songs (Constructive Summer) disent-ils. Et c’est vrai que ce pub-rock avec de vrais morceaux de sing-alongs dedans (Stay Positive). Les ho-ho-ho pourraient faire penser à un certain punk californien mais c’est plus dense et tendu donc bien meilleur.
Ce phénomène purement américain, ce groupe adulé de beaucoup de blogs (forme de popularité comme une autre) est presque inconnu par chez nous, même si ce quatrième album marque un début de notoriété. Aux Etats-Unis, ils ont récemment tourné avec Art Brut, ce qui est une très bonne et complémentaire combinaison.
Révolutionnaires The Hold Steady ? Certainement pas, mais c’est au fond de ce classicisme qu’ils polissent ces chansons qui accrochent l’oreille. Si vous voulez découvrir un monde sans toc, viscéral et puissant, vous avez un groupe à écouter.
Le substrat musical sur lequel a poussé ce cinquième album de They Call Me Rico, projet de Frédéric Pellerin du groupe Madcaps, c’est l’americana et le blues. Et on le sent, souvent. Certains morceaux en sont encore baignés (This Old Dog, Don’t Let You Go Down). Wheel of Love est plus proche de ce canon rock et dans l’ensemble, c’est un fort plaisant rappel de la base de tout ceci.
Mais si (…)
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Sortie du désert.
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