mardi 10 février 2009, par
Il faut trouver sa voix
Quand un faisceau d’éléments met un album sur votre route plusieurs fois, on le prend, on l’écoute et on en parle. On est comme ça. Le second album de la francilienne Catherine Watine est donc le sujet du jour. Qui m’a enchanté. En partie.
Les compositions délicates, tout à tour rêveuses et désabusées, sont d’un très bon niveau. Une des qualités est de ne jamais vouloir « faire joli », mignon. Il en résulte une intensité supérieure. Par exemple, un très classique mélange de piano et de violon (Profanum Prealvdes) est rehaussé d’éléments (voix étranges par exemple) sans la volonté de sonner trop artificiel. Le morceau est donc bon, développant sa propre ambiance, sa propre personnalité et m’a rappelé les meilleures heures de The Divine Comedy. Trouver une famille d’influences n’est d’ailleurs pas une mince affaire, et on ne s’y attardera pas, ce qui est un bon signe pour la personnalité.
Mais ceux qui aiment les ambiances feutrées, les innovations comme chez Coco Rosie (sans l’artificiel) ou qui trouvent que Lisa Germano est trop intense y trouveront leur compte. Mais pas seulement, parce que rien ici ne tourne à la recette, au procédé. Oceans And Captains repose sur des guitares en arpège, en boucle, échoïsées. Encore une fois, c’est l’atmosphère qui est privilégiée et réussie, avec une montée tout en subtilité, sur la teneur du son. On a même du sax sur Out Of Sight. Et ça sonne vraiment juste. De la très belle ouvrage.
Alors, album de l’année, dithyrambe ? Non, et ma réserve sera très subjective. Tout simplement, je n’ai pas succombé à la voix. Pas tellement l’accent particulier puisqu’une Nico (une référence plausible) est infiniment plus caricatural et ça participe même du charme, mais je n’ai pas été touché. A l’heure où une Frida Hyvönen ou Soap & Skin (on en reparle) me transportent, je suis resté sur ma faim sur ces mélodies. Paradoxalement, les lignes mélodiques du piano et les arrangements de violon, pour ne prendre que deux exemples, sont tout bonnement impeccables. Ecoutez Face To Face, c’est vraiment impeccable de retenue et d’émotion juste. Non, ce qui m’a manqué pour complètement succomber à cette musique variée, qui puise sa force dans ses ambiances, c’est une facilité mélodique supérieure pour les voix.
Il y a du talent derrière tout ceci. Au niveau de la composition, de l’interprétation, de l’installation des ambiances. Il n’y a guère que le chant qui ne m’ait pas transporté, et c’est la seule réticence que j’aurai pour ce talent indéniable qui ne demande qu’à exploser.
Article Ecrit parKitch n’est pas kitsch. Une lettre qui change beaucoup parce que le dégoulinant n’est vraiment pas à l’ordre du jour chez le quatuor de Villeurbane. Ils privilégient en tous cas les morceaux courts. Ce qui rend le tout à la fois assez digeste mais aussi déroutant parce que les styles s’enchainent sans pitié.
Etambot pourrait être un morceau des Liars, un peu mystérieux. La formation peut servir de point de référence pour sa versatilité. On retrouve cette tendance sur des morceaux comme Charismatik qui (...)
Avec en accroche un phrasé à la lisière du hip-hop avec des nappes de synthés presque James Bond, on sent qu’on va explorer des limites (les nôtres) sur le premier album du duo (Max Kraft et Jonas Eckhardt) allemand Chev Chevin . Mais on s’embarque en fait pour un trip musical pour le moins varié.
Les envolées et les voix sur Over Soon font plutôt penser à Bon Iver, avec une solidité plus marquée. Cette veine-là nous vaut de bons moments quand Nausea s’envole et bien franchement, on tient le haut du (...)
Quand on découvre un artiste, on tente de se raccrocher à du connu. Rodrigo Leão a été membre de Madredeus, une des rares formations lusitaniennes dont le nom a eu un retentissement international. En se renseignant un peu, on note aussi des collaborations avec Beth Gibbons, Neil Hannon, Tindersticks, Ruichi Sakamoto ou Ludovico Einaudi. Un CV en béton armé donc.
Il confirme d’emblée ces belles dispositions avec le simple et beau Friend of a Friend chanté par Michelle Gurevitch. Forcément quand ça (...)
Evoluer n’implique pas nécessairement de se dénaturer. C’était une des leçons du très réussi Altid Sammen des Danois d’Efterklang. Deux ans plus tard, on ne peut plus tirer de conclusion aussi positive. Comme tous les groupes délicats, le risque est de devenir trop légers, voire évanescents. On a connu ça pour Choir of Young Believers, The Feather ou même Villagers dans un passé récent et voici une nouvelle victime du syndrome. Mais ne noircissons pas inutilement le tableau.
Le premier morceau est ainsi (...)