jeudi 12 février 2009, par
Après le mixer
Vous parler de groupes canadiens est devenu une habitude bien établie de ce site. Trois ans déjà que le petit monde musical découvrait Malajube via Trompe-l’œil. Les Montréalais avaient en effet beaucoup de choses en magasin pour nous plaire.
En première approche, cet album est déconcertant. Les éléments sur lesquels se raccrocher sont assez difficiles à cerner. Les morceaux apparaissent comme plus linéaires, comme dépourvus des éruptions qui en faisaient le sel. Disons-le tout net, cet album de Malajube déçoit un peu. On a l’impression d’avoir la trame de morceaux, mais qu’on a retiré les gimmicks. Plutôt agréable, l’écoute se déroule de façon un peu trop paisible. Sortis de leur contexte, j’imagine que ces morceaux seront un peu incongrus.
On constate dès Ursuline que la maitrise est maximale et que le ton est plus éthéré. Progressif n’est sans doute pas le mot qui convient le mieux mais l’alternance de plages plus apaisées et d’accélérations au sein d’un même morceau souvent plus long que dans un rock plus basique, de technique au point peut quand même faire songer à ce genre plutôt hors-mode. Par exemple, Casablanca commence de façon presque anodine avant de virer vers une guitare héroïque plus vraiment au goût du jour (ceci n’est pas un reproche) en passant par des breaks bien pompiers et bien sentis.
Déjà que leur façon d’aborder le rock en français s’éloignait des canons hexagonaux, leur façon ici de noyer les voix sous le mix les rend plus singuliers encore. Amateurs de voix en avant sur orchestration passe-partout (ça se dit chanson française, non ?), ceci va sans doute vous déconcerter. Ce n’est donc pas un groupe francophone qui fait du rock, c’est un groupe de rock qui par hasard s’exprime en français. La nuance est de taille.
Il y a toujours un aspect étrange, voir cruel, mais on a l’impression d’un album un peu passé à la moulinette est assez troublante. Comme une soupe appétissante mais moins tentante une fois passée au mixer. Vraiment pas mauvais, cet album évoque un sentiment assez rare : la frustration. Mais s’il y a du relief (Dragon de Glace), des mélodies plus accrocheuses (Le Tout-Puissant), on est loin du foisonnement de l’album précédent, de ses moments de rage et de langueur.
En concert, ils défendent leurs morceaux véritablement pied au plancher. J’espère pouvoir mettre à jour mes impressions bientôt. Au final, cet album est plutôt déconcertant dans sa démarche et convenu dans son résultat. Les côtés les plus sympathiques de ce qu’on connaissait (un glam débridé et libre, une pratique inhabituelle de notre langue) se voient passer au bleu dans un mélange sonore plutôt solide et finalement aussi singulier dans le paysage francophone. Et bien, je me suis quand même un peu attaché à cet album, même si je dois bien me rendre compte
Article Ecrit parMême s’il y a eu quelques années fastes, même Jean-Louis Murat ne se montre pas aussi productif que Spender Krug. Lui qu’on a croisé avec Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lake et Moonface avec ou sans Siinai officie depuis l’an passé aussi sous son propre nom. Fading Graffiti n’avait pas laissé un souvenir impérissable. Mais connaissant le bonhomme, on savait qu’il ne faudrait pas attendre longtemps pour qu’il nous revienne en meilleure forme. Et disons-le d’emblée, c’est le cas ici
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