lundi 13 avril 2009, par
Dans tous les sens
Oui, un jour je prendrai le temps de décortiquer l’affiche du festival annuel Domino à l’Ancienne Belgique. Mais cette année encore, je ne me suis déplacé que pour du connu. Ou presque.
L’affiche de ce dimanche de Pâques était en effet assez alléchante, comme elle l’était un peu tous les jours du reste j’imagine. Les hostilités commençant un peu tôt (17h), c’est avec un fifrelin de retard que je me rends dans l’antre du Boulevard Anspach.
C’est Mi Ami qui joue quand j’arrive dans la salle peu garnie. Avec beaucoup d’autres jeunes groupes (Wavves, Crystal Antlers, ce genre), ils pratiquent un punk déconstruit en diable qui doit vite se révéler irritant sur platine mais qui devient intéressant sur scène. C’est qu’il faut être des musiciens pour incorporer autant de groove dans ce bruit. Il y a sans doute beaucoup à dire sur cette nouvelle tendance et ça fera l’objet d’un article ultérieur si le temps le permet.
Premier groupe que j’attendais de pied ferme, les Handsome Furs de Dan Boeckner (une des deux têtes pensantes des géniaux Wolf Parade) et sa femme Alexeï Perry investissent à deux le grand espace. Pour l’aspect visuel, Dan ressemble à Fred Chichin (Rita Mitsuko, RIP) jouant comme Mick Jones des Clash. Elle est plus croquignole, la patte en l’air ou marquant le beat, agrippée à sa petite console comme si sa vie en dépendait. Musicalement, tout le répertoire sera issu de leur très bon Face Control paru récemment. Le son live fera que les subtilités seront un peu gommées par l’énergie rock déployée. Mais il y a là-dedans pas mal de titres incisifs qui gardent leur mordant. Venons-en maintenant au sujet qui fâche : 22 minutes de concert, de qui se moque-t-on ? A peine la moitié de l’espace d’un créneau de milieu d’après-midi dans un festival d’été quelconque, il faut bien conclure à l’arnaque. C’est bien de proposer des affiches riches, mais si c’est pour offrir des concerts de la taille d’un set télé, c’est d’une mesquinerie...
On reviendra donc pour un set (aussi court) des Californiens de Health. Problème classique de la relation de concert, ce groupe échappe à tous les classements qu’on pourrait leur faire. Ce qu’on peut dire sans crainte de se tromper : ça joue fort (les oreilles non dument bouchonnées sont officiellement insensibles au son), vite, de façon variée et déroutante. Les amateurs de structures en seront pour leurs frais. L’abattage du batteur de type bûcheron maintiendra tout au long du set une rythmique implacable sur laquelle les éructations, loops et autres déchirures de guitares viendront se greffer. Dit comme ça c’est un peu inaudible, mais on a beau être sorti de sa zone de confort, il se passe quelque chose. Quelque chose de rétif à l’analyse, mais qui intrigue et intéresse. Pensez à une jam des Liars sous overdose de Redbull. La découverte de la soirée sans doute. Pas ce que j’écouterai le plus souvent au boulot sans doute mais c’est dans ces moments-là qu’on peut sentir d’où vient le vent de la recherche sonique. Le Velvet, c’était il y à 42 ans et Daydream Nation de Sonic Youth, il y a 21 ans. Ce n’est pas de ce calibre, certes, mais l’envie de pousser le bouchon un peu plus loin est là.
Têtes d’affiche méritées, le quatuor japonais Mono vient lisser la soirée. Après l’avant-programme, leur post-rock mélodique est comme un retour à la vie non demandé. Evidemment, le post-rock, c’est une question de vibration, d’intensité, de ressenti fatalement subjectif. Parce que du côté des compositions et des structures, on navigue forcément dans le classique, pour ne pas dire dans le poncif. De plus, un concert, c’est un endroit de la salle, une personne, un moment, donc quelque chose de léger et d’évanescent. Tout ça pour dire que si je conseille toujours le majestueux Hymn To The immortal Wind, les versions allégées (le disque compte un orchestre au complet) ne m’ont pas transporté. De plus, les passages noisy un peu obligatoires étaient vraiment un bloc de son compact, rétif à toute mélodie. Sans doute n’étais-je pas d’humeur à ça. Ou alors leur bonne technique n’était-elle pas parfaite, ce que la limpidité de leurs mélodies réclame. Je ne suis pas un afficionado, juste un auditeur curieux. Je vais creuser leur discographie, mais ce que j’en ai entendu en concert ne m’encouragera pas à les revoir en vrai.
Voilà donc un compte-rendu vite terminé avant de repartir vers d’autres aventures (The Notwist dans une petite heure). A bientôt. Bon, maintenant que je vous ai raconté tout ça, je peux aller voir ce que Claire en a dit.
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