mardi 14 avril 2009, par
Tout en contrastes
Comme un enfant qui au pied du toboggan dit "encore ! encore !", j’aime revoir en salle ce qui m’a plu en festival. Et comme la stellaire prestation de The Notwist a Dour l’an passé m’avait laissé un doux souvenir, j’avais voulu les revoir. Le concert du mois de décembre étant reporté, il a été recueilli par le festival Domino qui passait par là.
Les concerts commencent par des premières parties, c’est bien connu. Je ne vous dirai rien sur Woods qui passait à 19h non pas par pudeur mais parce que je n’étais pas là à cette heure moins habituelle.
J’étais là par contre pour Grampal Jookabox, sur les conseils de ToX. Comme le morceau présenté sur listen2fight était engageant et que ses suggestions sont avisées, les raisons de trainer n’existaient plus. Ca, c’est sur le papier. Tout d’abord, ce sont deux musiciens qui entrent en scène. Pourquoi pas après tout, il y a une vie après le one-man band. Mais comme la plupart des parties instrumentales était enregistrée, le rôle des deux batteries ne sera que d’accompagner le beat. Ce qui est très limitatif et un peu frustrant. Si on ajoute que les parties programmées étaient brouillonnes, que le son de basse était un pur vrombissement que la technique les a lachés, on comprend mieux la moue déconfite de ToX qui est fan d’un album qui m’intrigue et sur lequel je vais jeter une oreille. C’est d’autant plus dommage que l’écriture n’est pas indigne. Les intrusions dans le public (la seconde se révélant la pure mauvaise idée de désespoir) n’ont pas pu insuffler de la vie à ce set au final frustrant.
Mais le public n’était pas là pour ça. Il était venu pour les plus attachants des geeks teutons. Après une prestation mêlant subtilité et force dans un festival pourtant plus festif que recueilli, j’avais été convaincu définitivement. Enfin, comme The Devil, You + Me est l’album que j’ai le plus écouté l’an passé (c’est itunes qui le dit et je le crois), j’étais moins que réticent. Cette fois-ci, ce sera pourtant radicalement différent. La salle, le répertoire, le son, tout poussait à l’expérimentation, au poussage de bouchon plus loin.
Et des possibilités de le pousser, The Notwist n’en manque pas. Etant un des exemples réussis de mélange d’organique et d’électronique, ils peuvent se permettre de passer en force noisy, de partir dans des délires tendus qui rappellent que l’Allemagne est la patrie du Krautrock, ou encore remettre nos voisins sur le haut du pavé d’un son minimal subtil. Mais il faut dire que leur force peut aussi se révéler une faiblesse. C’est qu’il y a parfois un peu de complaisance dans leurs délires sonores, que l’adjonction de sons plus cassants apparait comme un peu gratuite. Et que leur carte blanche se voit gratifiée de digressions qui m’ont parfois perdu. Alors, vain le concert ? Non, vraiment pas. Parce qu’ils enchainent les styles avec un bel équilibre. Ils contrebalancent un morceau trop allongé de trop de bidouilles par un rock carré bien senti, parfaitement maitrisé. Aussi parce que leurs morceaux parlent souvent pour eux-mêmes. Gloomy Planets est sans doute ce qui m’a le plus marqué. On vient voir des groupes pour que la gorge se serre et ces moments-là sont précieux. Ils peuvent aussi terminer la partie principale du concert dans la douceur de la plage titulaire du dernier album puis revenir dans le rock tendu de Good Lies. Il y aura d’ailleurs trois morceaux lors du premier rappel puis quatre lors du second. J’ai quand même eu l’impression qu’on ne leur avait pas mis autant de pression. Soit.
C’est sans doute une remarque subjective, mais les morceaux du dernier album semblent mieux convenir à leur configuration scénique. Neon Golden est un album fantastique, mais je préfère l’écouter au calme.
Parfois trop dispersé par l’étendue de leurs possibilités, The Notwist reste un groupe vraiment important, capable de prouesses sonores rares en live. Comme souvent, c’est l’intimité qui pâtit de cet éclectisme et cette puissance. Si on a pu encore mieux voir leur potentiel en salle, c’est la magie de Dour que je retiendrai.
[Hé non, toujours pas de photos. Je n’ai pas osé braver l’interdit. Mais j’aurai ma revanche lors des imminentes Nuits Botanique]
Ca faisait un peu de temps qu’on n’avait plus parlé de concerts ici. D’autant plus que le temps avait manqué pour relater les deux derniers déplacements. L’endroit du soir est nouveau puisqu’on découvre le siège de PIAS, qui abrite aussi un très bel assortiment de vinyles et une salle de concert intime et accueillante.
Le programme était pour nous un ’double bill’, ce genre de proposition qui associe (...)
Le plaisir de la découverte fait évidemment partie de ce qu’on aime en concert mais on ne boudera jamais une valeur sûre. Jamais on n’a été déçus par Albin de la Simone et il va garder son brevet d’invincibilité.
Ce jeudi lance donc les Nuits Botanique et comme tous les ans, une belle programmation, une bonne ambiance et sans doute une météo mitigée.
Cette bonne ambiance nous a fait rater le début (...)
D’habitude, les compte-rendus de concert sont écrits avant que les photos ne soient disponibles. Cette fois-ci pourtant, il n’y en aura pas. Pour la première fois en dix ans et après une centaine de concerts (à vue de nez), mon ami l’appareil photo n’a pas été autorisé à entrer avec moi...
Mais bon, on était là pour écouter de la musique surtout et on n’a pas été déçus de ce côté-là. L’affiche du jour (...)
Il est bon de temps en temps de revoir en concert ceux qui nous enchantent sur disque. Et le dernier Jeanne Cherhal avait confirmé ses bonnes dispositions. Sa très longue tournée maintenant clôturée passant par notre capitale, il était plus que tentant de reprendre contact avec le Théâtre 140.
La formule piano-voix ne permet pas d’approximations, et quand le talent le permet, c’est souvent un grand (...)