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Get Well Soon + Art Brut, Botanique, 08/05/2009

dimanche 10 mai 2009, par Marc

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Tous les ans, le Botanique se transforme le temps d’un soir des Nuits Botanique en un site de festival. Ca, c’est pour la théorie. Parce qu’en pratique, si le ticket d’entré donne accès aux trois salles (Rotonde, Orangerie et le moins engageant chapiteau) plus la galerie ouverte le temps d’un set, la simultanéité parfaite des concerts et leur relative brièveté empêche de flâner au gré de ses envies. Pour prendre une métaphore culinaire, il s’agit plus d’un menu entrée-plat-dessert que d’un buffet. Ces fortes et belles choses exprimées, entrons dans le vif du sujet.

Le choix du premier groupe s’est fait autant sur le choix de la scène que sur celui des pédigrées assez obscurs des forces en présence. C’est donc par la Rotonde et The Phantom Band que la soirée est lancée. Et on peut dire que le choix s’est révélé plutôt judicieux. Commencer à 20 pétantes impose de voir les gens s’installer à longueur de set, conditions un peu ingrates. Les Anglais pratiquent un rock carré, pas trop ricain, coupé d’une dose de psychédélisme. Si la voix grave du chanteur est un atout, ils peuvent aussi montrer la solidité de leur son sur de plus longs instrumentaux. Il manque à ce stade de vrais grands morceaux pour lier le tout mais ils semblent assez en place si ça arrive le moment venu. A suivre donc

On grimpe de plusieurs crans de la renommée avec les hilarants Art Brut. Sur scène, la dualité entre leur punk-rock rentre-dedans et ludique et les histoires souvent brillantes déclamées plus que chantées par un Eddie Argos comme toujours en grande forme. Ca envoie sans vraiment de subtilité et c’est exactement ce qu’il faut à ce stade de la soirée. Logiquement, ce sont le tout récent Art Brut vs Satan et le presque classique premier qui constituent le gros du répertoire. Les morceaux sont chaque fois brièvement annoncés et immanquablement on apprécie ce mélange de gouaille, d’auto-dérision et d’amère bonne humeur. On retrouve donc les hymnes qui nous ont tant plu (les I’ve Seen Her Naked TWICE deGood Weekend, My Little Brother) avec en sus de nouvelles sentences implacables (Record buying people shouldn’t be voting ou How can I sleep at night if people listen to Razorlight). Un peu de mauvais esprit bien distillé sur de la musique vitaminée, la recette Art Brut est toujours aussi chouette.

On a parlé des concerts simultanés, mais on n’a pas évoqué les programmations simultanées obligeant à des choix pénibles. Beaucoup de gens à ce stade se sont laissé tenter par Metric, et on ne peut pas leur donner tort. J’aurais volontiers fait pareil s’il n’y avait à l’orangerie ce qui est tout simplement un de mes groupes préférés. Découverts il y a un an tout juste, Get Well Soon a quitté la Rotonde où ils m’avaient vraiment impressionné il y a un an pour une Orangerie plus à la mesure de leur talent. Entretemps, il y a eu pour moi la découverte d’un formidable album et la confirmation scénique à l’AB, en ouverture de Calexico. On peut le dire, ce n’était pas un risque musical de les voir, mais quand l’attente est si grande, simplement y répondre, voire même la dépasser, c’est un exploit. La bande de Constantin Gropper (leader-auteur-compositeur-chanteur) est à même de relever ces défis. Ces morceaux un peu sombres, relevés de violon (j’aurais aimé plus de volume, c’est le seul mini bémol), d’accordéon, et d’une alternance de caresse et de claque, sont bons sur album. Mais c’est sur scène qu’ils explosent. Que ce soit le crescendo presque post-rock d’I Sold My hands For Food So Feed Me, la subtilité acoustique de ticktack Goes My Automatic Heart, l’impeccable mise en bouche du Prelude, la puissante langueur de leur reprise d’Underworld, tout fonctionne, renforcé par l’excellence sonore de l’endroit. Un tout grand moment donc ponctué par ce qui est sans doute leur meilleur morceau, un Lost In the Mountains (of The Heart) qui tutoie les cîmes de ce que je connais, tous genres et époques confondus. Voilà, l’émotion musicale supérieure. C’était un bon concert, vous avez compris ça, non ?

Les « têtes d’affiche » après ça, étaient au choix les gnan-gnans de Das Pop ou deux illustres inconnus (de moi). Je me serais bien laissé tenter par Au mais la convivialité d’un bar m’a fait stopper là les émotions auditives de la soirée.

Il serait sans doute bon de réviser le système de cette Nuit « all access ». Parce que tous les choix devaient être faits auparavant. Le menu qu’on s’était composé m’a bien plu, avec un délicieux plat de consistance, mais l’avantage par rapport à des concerts homogènes et séparés comme les autres soirs ne saute pas aux yeux.

EDIT : les photos sont arrivées. Elles sont ici : http://picasaweb.google.be/marc.mineur/GetWellSoonArtBrut#

[The Phantom Band]

[Art Brut]

[Get Well Soon]

[Get Well Soon]

    Article Ecrit par Marc

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14 Messages

  • Okkervil River + Jawhar, PIAS, 29/03/2018

    Ca faisait un peu de temps qu’on n’avait plus parlé de concerts ici. D’autant plus que le temps avait manqué pour relater les deux derniers déplacements. L’endroit du soir est nouveau puisqu’on découvre le siège de PIAS, qui abrite aussi un très bel assortiment de vinyles et une salle de concert intime et accueillante.
    Le programme était pour nous un ’double bill’, ce genre de proposition qui associe (...)

  • Albin de la Simone, Nuits botanique, 11/05/2017

    Le plaisir de la découverte fait évidemment partie de ce qu’on aime en concert mais on ne boudera jamais une valeur sûre. Jamais on n’a été déçus par Albin de la Simone et il va garder son brevet d’invincibilité.
    Ce jeudi lance donc les Nuits Botanique et comme tous les ans, une belle programmation, une bonne ambiance et sans doute une météo mitigée.
    Cette bonne ambiance nous a fait rater le début (...)

  • The Dears, Plants and Animals, Botanique, 21/02/2017

    D’habitude, les compte-rendus de concert sont écrits avant que les photos ne soient disponibles. Cette fois-ci pourtant, il n’y en aura pas. Pour la première fois en dix ans et après une centaine de concerts (à vue de nez), mon ami l’appareil photo n’a pas été autorisé à entrer avec moi...
    Mais bon, on était là pour écouter de la musique surtout et on n’a pas été déçus de ce côté-là. L’affiche du jour (...)

  • Jeanne Cherhal, Théâtre 140, 20/01/2017

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