lundi 11 mai 2009, par
De la virtuosité
Interrompre un samedi mené tambour battant pour revoir Andrew Bird et d’autres joyeusetés folk, voilà ce qui m’a amené au Cirque Royal dans le cadre des Nuits botanique.
Première surprise, alors que mon ticket mentionne expressément "place debout", ce sont des sièges qui garnissent le parterre. Sans doute pour atténuer la sensation de vide d’une salle tout de même importante. En tous cas, la station assise convient bien aux protagonistes du soir.
C’est en cours de set de Laura Marling que j’arrive. L’Anglaise est à ce moment-là accompagnée d’une violoncelliste qui ajoute du relief aux délicates compositions. C’est ténu évidemment le concept guitare acoustique/voix mais elle est une des spécialistes du genre et a la délicatesse requise.
Après deux chansons de Phosphorescent, on se dit que ce rock sombre, pas vraiment original mais impeccablement exécuté peut nous procurer d’agréables sensations. Hélas, après cette engageante mise en bouche, deux morceaux visiblement composés avec la légende Willie Nelson les amène vers un country-rock plus standard qui réjouit moins nos oreilles européennes. Ils ne reviendront jamais en grâce par la suite, dommage. On aura donc apprécié l’impressionnante capacité des membres à rester cohérents en décapsulant des Corona. Voir une main droite au clavier aussi ferme quand la gauche tient le goulot est déconcertant en tous cas.
Mais ces considérations allaient être balayées par Andrew Bird. L’Américain est un compositeur délicat et subtil, on le savait, mais c’est aussi et surtout un virtuose. Il n’y a guère qu’un tout bon Final Fantasy pour accéder à ce niveau de maitrise. L’utilisation de pédales de loop n’est pas un procédé, mais l’ossature de ces morceaux. Il est pourtant accompagné de trois autres musiciens. Le batteur-à-tout-faire Martin Dosh (qui officie aussi sous le nom de Dosh dans un très recommandable one-man-band) mais aussi un guitariste de renfort et un bassiste. La sensation de vide sonore relatif ressenti à l’Orangerie il y a trois ans se voit donc adouci. Pour le reste, il est sans doute un des maîtres du pizzicato et il est capable d’envolées juste en sifflant. Pour le reste, son dernier album Noble Beast constitue le fond d’un concert qui ne lui fera qu’épisodiquement revisiter Armchairs Apocrypha (Armchairs, notamment) et The Mysterious Production Of Eggs (Sovay en rappel avec Laura Marling, Measuring Cups) . On se réjouit donc des Masterswarm, Effigy ou Natural Disaster. Ses incursions en français tombent un peu à côté comme chaque fois qu’un artiste donne l’impression de ne pas tout comprendre à ce qu’il raconte. Après un petit interlude où il imite avec son violon plusieurs instruments à corde, je reconnais un riff qui m’a procuré tant de bonheur. Aaarg, Fake Palindromes. La tension monte instantanément d’un cran. Même si la version surexpressive est moins marquante que sa déclinaison enregistrée, on constate que c’est un morceau véritablement hénaurme. Si vous voulez une idée, voyez ici.
Au final, andrew Bird est et reste un artiste essentiel. Et voir ces complexes mais légers morceaux prendre vie est un spectacle réjouissant que sa virtuosité permet. Mais imputez ça à la place assise, à l’interruption d’une journée au taquet ou tout ce que vous voulez, je n’ai pas ressenti la magie que j’espérais de l’auteur de quelques-uns de mes albums préférés.
[Laura Marling]
[Phosphorescent]
[Andrew Bird]
[Andrew Bird]
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