mercredi 13 mai 2009, par
Avant que ça ne commence
Il faut le reconnaître, être rapide sur la balle, anticiper les modes est aussi un plaisir. Moindre que ceux d’écoute de partage cependant. Avec Cœur de Pirate découvert il y a un petit temps déjà par le biais du blog The Man Of Rennes, ce sont ces trois plaisirs qui se conjuguent. En effet, dès que j’ai eu ce premier album, j’ai succombé facilement et vite au charme de ces morceaux touchants, justes, sans pathos exagéré malgré des thèmes pas toujours youplaboum. Et quand on tient un coup de cœur, on le partage, voilà tout. Dans une chanson française souvent plus ronronnante que rugissante, il allait de soi qu’une personnalité pareille allait avoir une audience plus large que les snobs exigeants que nous sommes. Je me rends compte que tout ceci déborde de la critique de concert stricto sensu mais sans contexte, un compte-rendu peut être aussi circonstancié qu’un rapport de police. Cette inutile mise au point faite, abordons le vif du sujet.
En présentant son ticket à la madame des entrées de la Rotonde, on apprend que le concert a lieu à l’Orangerie. Pas grave, la salle est excellente, même si l’intimité de l’attachant local cylindrique m’est chère. Ironie du sort, ce transfert se fait au détriment de la soirée Québec avec entres autres Malajube et Karkwa. Nous sommes en 2009 et les passages à la radio font et défont encore les carrières. Mais ne brûlons pas les étapes.
La première sera le concert de Loane. La jolie Parisienne est venue avec des jolies chansons, un gentil guitariste et propose des morceaux à l’intérêt pas toujours égal avec un jolie voix. Visiblement, elle est très impressionnée par la salle et l’accueil, ce qui rendra toutes ses tentatives d’interventions maladroites. On dirait d’ailleurs que le rappel est le premier qu’elle donne. Elle y rejouera d’ailleurs le dernier morceau de son concert, une reprise d’Everytime We Say Goodbye de Cole Porter. Son trouble fait plaisir à voir, elle s’est visiblement fait de bons souvenirs.
Mais comme presque chaque fois, le public est là pour la tête d’affiche. Montréal nous a donné Arcade Fire, Wolf Parade, Patrick Watson et autres Besnard Lakes ou Plants And Animals. Un bon fonds de ma discothèque donc qui s’enrichit de cette mutine blonde. L’album étant sorti le jour même, on constate que personne autour de nous ne connaît les morceaux à part celui qui passe en rotation à la radio (merci Julien Doré d’avoir fait découvrir ça à Rudy Léonet), un Comme Des Enfants lâché assez tard dans le set, comme de bien entendu. On aura droit à tout l’album éponyme dont je vous ai déjà dit le plus grand bien. Donc les morceaux qu’on aime sont là, défendus le plus souvent à deux, un piano plus ce que tient l’instrumentiste (le désormais populaire Manu), une guitare ou un violon. C’est d’ailleurs avec ce dernier que le très beau C’était Salement Romantique touche tellement. Tout n’est pas encore parfait quand on connaît tous les recoins des morceaux mais la voix est là, la présence aussi, alors on profite. Il y aura bien des moments moins convaincants, comme quand elle s’attaque toute seule à un duo (Pour un Infidèle), mais aussi des découvertes comme un très bel inédit Place De La République qui conforme qu’elle n’a pas tout livré encore.
Pour ceux qui comme moi ne connaissaient d’elle que les pochettes, Béatrice Martin surprend. Avec son sort noir et sa chemise (forcément) canadienne qui cachent en partie les tatouages sans doute restes d’une adolescence turbulente (elle n’a que 19 ans), elle introduit tous ses morceaux. Quand on sait la noirceur et la profondeur de certains, ce relâchement de la tension n’est pas toujours bienvenu. Mais elle sait captiver une audience. A part un album joué en entier, le set a été complété par deux reprises improbables, prévisibles pour les fouineurs, qui donnent un aspect ludique au concert et fait constater qu’Umbrella est vraiment mieux composé et écrit qu’I Kissed a Girl. Google me signale (merci à lui) que Les Bords De Mer sont de Julien Doré. Quand j’aurai signalé que deux morceaux ont vu un étrange Omnichord remplacer le traditionnel clavier et qu’une personne a traduit son émotion par une chute dans les pommes, ce sera tout pour aujourd’hui.
A l’heure des buzz et hypes savamment orchestrées depuis le net, c’est sans doute sur foi d’un seul titre que le public est venu au Botanique. Il en sera reparti conquis par la fraicheur et les morceaux de Beatrice Martin (non, ce n’est pas Cœur de Pirate pour l’état civil). On avait prévu une déferlante, et elle arrive, ce qui n’est pas trop grave quand on n’écoute pas de musique à la radio. Cet album est toujours chaudement recommandé et ce n’est pas la confirmation scénique qui me fera changer d’avis.
Ayé, les photos sont là : http://picasaweb.google.be/marc.mineur/CoeurDePirate#
Appelez-ça de la fidélité si vous voulez, mais quand The Veils passe en Belgique, on se doit de (re-re-re)voir ça. Mais reprenons les choses au début. La première partie est assurée par Nana M Rose qui déboule seule avec sa robe à volants et une claviériste. C’est forcément simple, on se dit que les morceaux sont recueillis et que sa voix est belle mais en au moins deux occasions, c’est bien (…)
S’il est vrai que les plaisirs viennent des contrastes, l’enchainement d’Elton John au Sportpaleis (oui oui c’était très bien) et de Xiu Xiu à la Rotonde du Botanique a de quoi ravir. Mais reprenons les choses depuis le début. Si vous êtes à la recherche d’une première partie qui met tout le monde dans l’ambiance, alors Landrose est un excellent conseil. Evidemment, il faut que le public (…)
Les Nuits Botanique fêtent leurs 30 ans ! Pourtant, la fête n’est pas au rendez-vous. Pas de musique d’ambiance, pas de foodtruck en vue, seul le chapiteau dans le joli parc indique qu’on n’est pas un jour ordinaire.
Passons, on est là pour revoir Albin de la Simone. On avait senti sur son dernier et excellent Les Cent Prochaines Annéesqu’il prenant un (petit) tournant. Ca se confirme sur (…)
Quelques images d’un concert une fois encore fantastique de Will Sheff. Avec de tous nouveaux musiciens, il garde toute son intensité et sa versatilité en fait une sorte de Neil Young pour la génération toujours dans la vie active. Evidemment, son seul album solo Nothing Special a fourni l’épine dorsale de la setlist, mais des classiques sont toujours là. On ne se lassera jamais d’Okkervil (…)