Accueil > Critiques > 2009

The Dodos - Time To Die

vendredi 4 septembre 2009, par marc

Baladons-nous à la limite


C’est surtout une performance exceptionnelle au Pukkelpop, où le public les a applaudis longtemps après le concert, qui m’a donné la dimension des Dodos. Parce que le bon album Visiter m’avait vraiment plu par à-coups sans me convaincre d’être un des albums de l’année. Mais je ne pouvais pas laisser passer la nouvelle livraison de ceux qui se sont méritoirement imposés comme incontournables dans le petit monde des passionnés de musique hors des sentiers trop battus.

Le concept de base des Dodos est certes préservé sur ce Time To Die mais un peu dévoyé. Sans doute l’incorporation définitive au line-up (deux personnes à la base) du vibraphoniste présent aux concerts (voir ici) y est-elle pour quelque chose. J’imagine que quelques-uns regretteront l’aspect un peu débridé mais je ne suis pas du nombre. Small Deaths est en tous cas parfaitement à sa place. On y retrouve un peu tout ce qui a fait leur succès, avec un bridge instrumental assez convaincant.

D’ailleurs, on retrouve ces ingrédients qui ont fait leur succès d’estime. Sur Longform par exemple, on a le traditionnel passage instrumental, toujours intéressant. Un emballement pas trop hystérique, soutenu par une batterie qui martèle de façon uniforme. Ces montées d’intensité qui font plaisir à entendre mais qui sont plus des promesses de concerts intéressants que des claques immédiates. D’ailleurs, la batterie, qui est un des éléments irrésistibles en concert pour son abattage réjouissant, est ici parfois un peu éreintante (Fables). Sa simplicité lasse donc sur la longueur. Pour le reste, on notera simplement un peu de cuivres (The Strums).

Ce qui m’a surpris, c’est de penser à une version feu de camp énervée des Shins. C’est la voix qui me fait dire ça, en plus d’un sens de la mélodie faussement difficile mais diablement catchy (Fables est exemplaire à ce niveau) La bande de James Mercer n’est quand même pas un point de repère évident a priori, surtout que c’est quand le morceau est d’abord plus dépouillé que c’est le plus plus flagrant (The Strums).

Avec l’air de ne pas y toucher, c’est quand même un fameux jeu de guitare en picking (Acorn Factory), assez léger même si issu d’une longue tradition roots. Pas de solos en vue, juste des chorus un peu appuyés. Et le son de l’instrument qui donne tellement bien en concert est toujours particulier, qui donne tellement bien en concert.
C’est lui qui apporte le décalage avec une pop plus policée. Un morceau comme Two Medicines fonctionne spécialement bien. Et comme il échappe un peu à la structure des autres morceaux, on l’accueille avec d’autant plus de plaisir. Et si les longs morceaux font perdre en immédiateté, il faut admettre qu’il n’y a aucun morceau vraiment indigne ici.

Evidemment l’aspect ovni et l’effet de surprise ne sont plus de mise pour le retour des Dodos mais cet album, qui dénote une plus grande ambition, montre qu’ils ont trouvé une place bien à eux dans le petit monde de l’indie où l’uniformisation guette. On sent cependant qu’ils sont à la limite de leur propre concept.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

4 Messages

  • The Dodos - Time To Die 5 septembre 2009 09:51, par mmarsupilami

    On ne sait pas contribuer au sujet "play list septembre"...
    Problème ?

    repondre message

    • The Dodos - Time To Die 5 septembre 2009 12:54, par Marc

      Tes playlists étaient en attente de validation, c’est étrange. Normalement, la validation se fait a postériori...

      repondre message

      • The Dodos - Time To Die 5 septembre 2009 20:28, par mmarsupilami

        Merci !
         ;-)

        repondre message

        • The Dodos - Time To Die 6 septembre 2009 09:23, par Fred

          Tes contributions très fréquentes ont réussi à chatouiller nos filtres anti-spam.
          Félicitations !
          Ceux ci avaient apparemment mis ton message en quarantaine.
          La validation effectuée par Marc devrait désormais te classer dans la catégorie des commentateurs bienveillants.

          repondre message

  • The National - Laugh Track

    Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus (...)

  • Shamir - Homo Anxietatem

    Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
    Elle peut être une limitation aussi, jouant (...)

  • Anohni and the Jonsons - My Back Was a Bridge for You to Cross

    Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)

  • Swans – The Beggar

    Maintenant je me sens optimiste. Ma couleur préférée est le rose. J’espère que vous allez apprécier cet album.
    Ce n’est pas le genre de citation qu’on attend de la part de Michael Gira pour présenter ce The Beggar. Certes, on n’attendait pas un aphorisme désespéré, mais quand on connait Swans et leur aura de danger, il y a de quoi être un peu intrigué. Mais rassurez-vous, même si les changements de (...)