samedi 19 septembre 2009, par
De l’audace les filles !
Complètement par hasard, je relis dans des commentaires du classement des albums de l’année 2008 qu’un certain Vic me conseille d’écouter Girls dont la chanson Hellhole Ratrace lui a tapé dans l’oreille. Un peu moins d’un an plus tard, voilà l’album qui déboule. On peut dire qu’on a des lecteurs sur la balle. Mais ça on le savait.
Voilà donc l’album complet appelé album du duo de San Francisco constitué de Christopher Owens et Chet JR White, qui cherchent sans doute à ne de ne jamais se faire débusquer par Google avec des noms de groupe et d’album comme ceux-là.
Il y a en gros deux écoles en caricaturant beaucoup. Celle de la production léchée plus (Paul Epworth) ou moins (David Sitek) grandiloquent et puis tous ceux qui adoptent un ton plus détendu du gland, quitte à paraître cra-cra par moments. Des plus noisy (Vivan Girls, Abe Vigoda) aux plus illuminés (The Antlers). C’est clairement la seconde option qui est choisie ici. Mais faut-il donner l’impression d’avoir enregistré l’entrainant God Damned dans un tunnel pour attirer l’attention ? On y trouve un son vraiment débraillé. Je sais, en langage poli on appelle ça ‘garage’ et dans le genre, on peut évoquer le caractère détaché des Walkmen. J’ai toujours un doute quand un album capte trop bien l’air du temps, prend trop bien la température du son d’une époque. Et puis je me dis que ce sont les morceaux et le plaisir qui me procurent qui doivent être seuls juges…
Car en marge de leur son, le songwriting est on ne peut plus classique. Laura pourrait avoir été écrit par Pete Doherty par exemple, ou il y a quarante ans. Quand ça marche (même dans le cas de Pete), on ne se plaint pas. Mais bon, depuis les années ’60, on en a vu défiler des kilopelles des morceaux du genre même s’il faut admettre que celui-ci est bien fichu et que la fin est plus intense. Le spectre d’un Jarvis Cocker plane de temps à autres (Ghost Mouth, Headache), mais sans la corrosion de l’Anglais, on est fatalement dans un premier degré plus frontal. Mais fallait-il oser le rockabilly postmoderne pour autant (Big Bad Mean Mother Fucker) ? Je serais tenté de répondre par la négative.
Donc, ceci est clairement du recyclage mais bon, difficile de faire la fine bouche devant un Hellhole Ratrace que sa poussée de fièvre rend attachant. Un peu comme une balade mais post-rock. Pas aussi incongru que cette comparaison à la pelle à neige pourrait laisser suggérer. Le morceau suivant parait très mièvre en comparaison. Je préfère évidemment quand il sort des clous pour faire monter la sauce (Summertime), ou quand on s’enfonce sans complexe dans une dream-pop furieuse (Morning Light). Mais malheureusement ces moments sont un peu rares. L’aspect déjà entendu ne dérange pas parce qu’il permet de ‘rentrer’ dans cet album comme dans un moulin.
Le sentiment final mitigé puisque le clash entre une écriture classique (à la limite du cliché parfois) mais inspirée et un son personnel qu’on peut aussi penser opportuniste fonctionne mais que les surgissements me font regretter le relatif manque d’audace. En général, écouter beaucoup un album renforce la sympathie qu’on a pour lui mais étrangement c’est le contraire qui s’est passé pour moi.
Pour vous faire un avis vous-mêmes comme des grands, quoi de mieux qu’une écoute intégrale proposée par les Inrocks ?
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