mardi 27 octobre 2009, par
Comme une couque
Certains groupes brillent de ce qu’on a découvert à travers la nouveauté. On leur garde une place à part parce qu’ils nous ont à un moment donné ouvert la porte vers des choses qu’on ne connaissait pas encore. On a du mal à réviser son enthousiasme par après, par gratitude, même si on voit les ficelles. Par exemple, je remarque plus de procédés chez unExplosions In The Sky que je n’en voyais au début, quand le post-rock m’était étranger. Do Make Say Think, c’est un cas rare du contraire. Plus j’écoute de groupes, mieux j’apprécie leur talent si manifeste sur You, You Are An History In Rust.
Ce préambule voulait dire à quel point j’étais content de retrouver le groupe canadien (pas une idée fixe chez moi, mais quelle profusion de bonnes choses de par là-bas). Les quatre morceaux de cet album font dix minutes en moyenne et portent le nom des quatre injonctions qui constituent le nom du groupe (vous suivez ?). Cette façon de prendre son temps peut sembler à contre-courant en cette époque de playlists à tout va, mais elle permet aux éléments de s’installer.
Une des choses que j’apprécie, c’est cette capacité à rester up-tempo, de ne pas faire retomber la sauce pour que les accélérations prennent plus de relief. Ils n’ont pas besoin de s’abriter derrière ça. Parce que l’exploit c’est sans doute ça. Alors que des formations proches (le fameux label Constellation) comme Thee Silver Mount Zion propose un contraste entre ce qui marche (et c’est sublime) et ce qui fait attendre, DMST est d’une constance rare, d’une uniformité dans la qualité qui force l’admiration. On peut trouver ça un peu monotone sans doute, mais cet album est destiné à rester hors du temps, détaché des contingences des courants et des modes. Il reste bien sur Make des montées, comme de fausses implosions, avec une section de cuivre en support. Comme souvent, toute la ligne mélodique est assurée par l’ensemble des instruments.
On retrouve sur Do la même façon d’installer un thème récurrent sur la longueur d’un morceau enlevé. L’Executioneer Blues du précédent album le faisait déjà. De même les voix qui avaient décontenancé les aficionados sont toujours là, mais encore une fois relégués à un rôle subalterne, ou plutôt de support.
Encore une fois c’est la subjectivité qui parle mais alors que Tortoise m’a ennuyé cette année avec un album complexe dont la critique a trainé quatre mois, DMST m’a tout de suite incorporé à son univers. Rien à faire, je préfère la légèreté de ceci au coté plus cérébral des Américains qui partagent l’usage de deux batteries subtiles et efficaces dont le jeu léger est un peu en retrait dans le mix.
Le dernier morceau se traine quand même un peu sans doute par son relatif manque d’enjeu. Il est même carrément dispensable selon les critères de pressés. Et un morceau, certes pas désagréable, mais qui dure ses 8 minutes, ça déforce un petit peu l’ensemble.
Beaucoup plus linéaire, cet album n’enchante pas comme le précédent. Mais leur patte reste intacte, et leurs compositions proposent des variations internes qui les empêchent d’être anodins. D’une luxuriance de bon aloi, cette musique a de toute façon la particularité de ne ressembler vraiment à aucune autre.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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