jeudi 10 août 2006, par
Vincent Delerm est énervant. La bonne affaire me direz-vous, vous qui organiseriez bien une rencontre enrichissante entre la star academy et le côté courbé et tranchant d’une pelle à neige. Bon, alors, on écoute le second album du gaillard avec quelques préjugés. Positifs puisque j’avais apprécié le premier album, la fraîcheur du propos. Négatifs, parce que le ton de la voix peut de révéler vite horripilant et la préciosité n’est pas notre fort. Alors, on le met sur la platine et là, on est finalement rassurés. Les arrangements n’ont pas viré à l’électro, loin s’en faut, mais ils ont pris une ampleur qui n’était pas encore là sur le premier opus éponyme. Les références sont à chercher dans la pop anglaise, celle de Divine Comedy, voire de Tindersticks pour les plus élogieux. Le titre et la plage titulaire ne laissent aucun doute su l’anglophilie du bonhomme.
Un des points qui rendaient l’écoute du premier album fastidieuse était que certains titres collaient de façon durable un bourdon des plus noirs. Ici, même les mélodies les plus intimes cachent des histoires positives. C’est ce qui rend Le baiser Modiano si fort, si émouvant. Cette chanson est à épingler pour l’imparable mélodie.
On peut se demander où s’arrêtera le cloisonnement des générations. Tout le monde peut écouter Vincent Delerm (ma maman l’écoute), mais on se demande si on va comme ça continuer à séparer les publics par tranche d’âge. Une pour Lorie, une pour Britney, une pour Kyo. Et les trentenaires (parfois) actifs ont Bénabar et Vincent Delerm. Car ici, les références générationnelles sont innombrables (Veruca Salt, Franck Black, Sergi Brugera, Joy Division, Cure, Duran Duran, 10000 Maniacs, la compagnie créole, Platini, Rain Man, Rosana Arquette, Jean-Pierre Mader, François Feldman...) et les souvenirs guident certains titres (Veruca Salt et Franck Black, Les filles de 1973 ont trente ans - NDLR : ça approche... - La natation synchronisée). Des trentenaires un rien cultivés (les très élitistes Une fille Deutsche Grammophon et Quatrième de couverture) et sans doute poseurs puisqu’il s’agit quand même du fils de l’écrivain Philippe Delerm. Enervant donc puisqu’il faut bien avouer que je me retrouve plus là-dedans que dans les thèmes de Diam’s.
Un album de souvenirs donc, qui a le mérite de confirmer la facilité d’écriture du garçon. On regrettera juste l’absence d’une chanson plus enlevée. Avez-vous compris le plaisir d’écoute ? Ca va, je me suis fait comprendre alors... (M.)
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