samedi 11 décembre 2010, par
Maintenant que « faire de l’Animal collective » est en passe de devenir une discipline olympique (en démonstration à Londres), on attend les membres du collectif New-Yorkais au tournant. Pourtant, alors qu’on prévoyait une suite au brillant Person Pitch de Panda Bear, c’est Avey Tare qui surgit.
En tant que vocaliste principal d’Animal Collective, Avey Tare donne une coloration immédiatement reconnaissable, et il faut reconnaître qu’il arrive à distiller une euphorie bienvenue dans les compositions touffues du groupe. On retrouve donc ces mélodies tordues, ces chœurs qui semblent venir de la canalisation d’à-côté, un orgue en suspension, le tout sur un ton plus léger, plus évanescent. Comme parfois pour les projets solos, on se rend compte du rôle essentiel de la personne concernée dans le groupe, mais on doit aussi constater que le groupe repose aussi sur une alchimie propre qui rend le tout supérieur à la somme de ses parties. Vous aurez au passage constaté qu’il s’agit encore d’un de ces articles où l’introduction est étendue pour ne pas plonger dans le vif du sujet. Vous avez raison, c’est révélateur.
Dommage de constater qu’Avey n’a pas tellement d’arguments pour surnager dans un genre qu’il domine avec son groupe. On y retrouve donc les mêmes intérêts et limitations des Julian lynch, A Sunny Day In Glasgow et autres High Places. On est d’autant plus subjugués par la réussite des Animal Collective, Panda Bear ou Deerhunter. Parce qu’ici l’absence de structures, de rythmiques, empêche l’attention de se fixer, et ne passionne pas non plus par les textures de son (Ghosts Of Books). Il suffit pourtant d’un peu de beat pour que ça puisse enfin décoller. Mais cet artifice n’est pas employé de façon systématique. Tant mieux pour la variété sans doute, mais pour Heather In The Hospital, Lucky 1 ou Oliver Twist, on doit passer par des morceaux d’ambient décousu ou un Cemeteries qui ne convainc pas forcément.
Le phénomène a déjà été identifié en ces colonnes ou ailleurs. Dans les musiques plus abstraites, s’éloignant du format chanson pour se concentrer sur l’ambiance pure, il faut souvent un petit plus que je n’ai pas retrouvé ici. Le talent d’Avey Tare l’empêche de tomber dans l’anodin évidemment, et l’impression de retrouver un vieux pote est réjouissante, mais venant d’un membre d’un groupe qui a façonné tout un pan de la musique indépendante on attend une prise de position plus ferme, pas un produit dérivé, aussi agréable soit-il.
On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
Aucune chance de ‘trop peu’ avec le format d’abord, 7 (…)
Pourquoi se lancer en solo ? C’est une question qui revient souvent pour les artistes ayant plusieurs projets en parallèle. Et la réponse varie en fonction de la personne, certes, mais aussi du contexte. Ce n’est évidemment pas pour combler un grand vide productif que Matt Berninger sort son second album sous son nom, The National est bien actif et au top de sa popularité comme en témoignait (…)
On vous avait déjà parlé de musiques de films, de séries, de documentaires, de spectacles de danse, d’installations et même de restaurants, on inaugure la musique de cirque. Dans le genre, difficile de faire plus raccord que le premier album de Beirut avec ses cuivres balkaniques. Mais le temps a passé et Zach Condon a consacré énormément d’efforts à sortir ce cet étroit carcan musical. Et ce (…)
Depuis eux albums, Cross Record est le projet solo d’Emily Cross. Chanteuse de Loma, elle agit aussi en tant que ‘Death Doula’, autrement dit en assistant des fins de vie. Elle a aussi quitté son Texas pour le Dorset et est devenue mère, ce qui ne doit pas être un mince ajustement. Donc quand on décèle que c’est une chanteuse habitée, tout ce substrat prend son sens, prend chair même. (…)