lundi 5 mars 2018, par
On avait été bien secoués par le single Matahari qui était sorti de nulle part, un dimanche soir que rien ne semblait devoir remuer. C’est là qu’on a repris connaissance avec L’Impératrice qui avait déjà sorti quelques EP . Voici donc un vrai album. Par la longueur bien entendu mais aussi par la sensation qu’on a une entité réfléchie comme un album.
Ce mystérieux sextette parisien signé par microqlima(Isaac Delusion qui s’invite sur le plus léger Dreaming of You, Pépite) a en tous cas le bon goût de ne pas essayer de retenter le coup sur d’autres morceaux au risque de faire moins bien. L’introduction est instrumentale comme il se doit. C’est solide, bien charpenté mais n’est qu’un amuse-bouche assumé. On y retrouve une certaine idée du groove à la française. Celle qu’on avait beaucoup aimé chez VKNGpar exemple, ainsi que des échos plus lointain d’une French Touch qui oserait frayer avec la chanson. Il y a un art français de la basse, sachez-le.
Laquelle prend vraiment de la hauteur avec la basse monstrueuse de Matahari, morceau post-disco qui claque comme peu d’autres. Et ils enchaînent sur Paris, presque easy-listening. Mais, presque étrangement, ça marche et l’ambiance feutrée mais relevée continue sa tranquille installation. Ce qui fait un gros cocon sonore à Erreur 404 et empêche l’ennui mou des Brigittes par exemple
La voix féminine est bien en place, avec une grande amplitude mais étrangement on la ressent comme celle d’une choriste tant elle semble faire corps avec la musique alors que la plupart des chanteuses solistes n’ont pas ce niveau. Elle a ce qu’il faut de candeur et de douceur pour instiller une belle langueur sur Vacances
Entre ballades faussement dilettantes et gros groove, l’album de L’Impératrice trouve un équilibre pour s’écouter d’une traite et souvent. La maîtrise est poussée, et si on était venus pour du gros son, on est restés pour cette douceur fondante. Il faut parfois forcer l’été, c’est ce qu’on peut faire ici.
Edit 19/03/19
Une fois n’est pas coutume, on s’offre une relance pour une double raison. Tout d’abord, l’album est en écoute sur bandcamp et c’est toujours un plaisir de se frotter à l’intégralité d’un album pour découvrir un univers. Tant qu’à découvrir l’album, autant le faire via la toute nouvelle mouture à 27 titres sortie ce 1er mars.
On a logiquement droit à une poignée de remixes. Par exemple, ce que fait Patchworks de Matahari est bien convaincant, tout en oblitérant au passage l’hénaurme basse. Certains mixes la mettent logiquement plus en avant Red Axes remix). On retrouve aussi aux manettes d’une des relectures un certain Joe Goddard (de Hot Chip tout de même) qui prend la parfaite mesure d’Erreur 404 et l’accélérant et en augmentant le son.
Ils ont fait des version anglaises de trois morceaux pour tourner aux Etats-Unis (où l’album sort le 4 avril) et ils tiennent la rampe de la transposition. Mais le produits d’appel est sans doute la collaboration avec Lomepal qui rappe sur Là-Haut.
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
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