Accueil > Critiques > 2021

Jef Maarawi - Terra Papagalli

mardi 10 août 2021, par marc


Le moins que l’on puisse dire du Grec d’origine brésilienne Jef Maarawi est qu’il sait se montrer sympathique rapidement. Sa coolitude frappe d’emblée, comme si Beck remontait l’amazone en jetski. Pas de clichés de musique brésilienne cependant et on sera les derniers à le déplorer. C’est en effet une petite coloration, un marqueur de personnalité plus qu’un gimmick. Ou alors la source de références ciblées (I don’t remember what year it was/But I’m sure we won the world cup).

La chaleur n’est donc pas celle de la caïpirinha, mais celle d’une sympathie communicative. Il pousse tout de suite sur Terra Papagalli pour nous montrer de quel bois il se chauffe. Il faut dire qu’il a une voix qui qui assure le côté bluesy (Tropicaliptico). On pense souvent à un Father John Misty rendu moins cynique par un apport de vitamine D.

Coveboi a le groove de certains Elton John, ce qui est un point de comparaison qui peut faire plaisir. Il peut aussi mettre de l’intensité par son seul chant sur Consume Me et c’est convaincant ou alors se faire intime (Supermarket). Il y a un spleen qui fait un beau contrepoint aux envolées. Parfois aussi, c’est simplement beau (Senna).

Et s’il n’y a pas d’hiver/Cela n’est pas l’été

Comme le chantait le vieux Jacques. On aurait tort de survendre le soleil de cet album donc. C’est plutôt l’équilibre entre les envolées et la densité des moments plus calmes qui séduit écoute après écoute et nous fait croire que l’été, c’est maintenant. Même ici.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Jef Maarawi - Terra Papagalli 10 août 2021 09:07, par Laurent

    Ton article est absolument excellent, cher Marc ! Je l’ai lu avec une jubilation constante, et les références / métaphores permettent de comprendre tout de suite à quel genre de disque on a affaire. Qui plus est, tu nous présentes un artiste attachant que je suis à peine en train de découvrir, mais d’ores et déjà avec délectation. Merci, dites.

    repondre message

    • Jef Maarawi - Terra Papagalli 10 août 2021 10:39, par Marc

      Ho quel enthousiasme ! L’été a l’air de bien se passer. Et partager cet album (qui lui aussi traine dans mes oreilles depuis plus de deux mois) est un plaisir.

      repondre message

  • Camilla Sparksss – Lullabies

    Quelques semaines après l’emballant album de Peter Kernel, Barbara Lehnoff revient déjà en tant que Camilla Sparksss et on se dit qu’un bonheur n’arrive jamais seul. Parce que Brutal de l’artiste canado-suisse nous avait énormément plu. Ce successeur ne suit cependant pas du tout la lignée. Si le premier arrivait à canaliser une énergie punk pour que l’electro soit d’une intensité folle, on est (...)

  • Odd Beholder – Feel Better

    On aime atteindre ce stade de familiarité avec un.e artiste qui devient sa propre référence. C’est ce qui arrive avec ce nouvel album de la Suissesse Daniela Weinmann. On a bien appréhendé son style finalement deux petites années se sont écoulées depuis Sunny Bay et on a toujours gardé la Zurichoise dans un coin de notre tête.
    De quoi directement se concentrer sur le contenu, ses sujets toujours (...)

  • Inutili - A Love Supreme

    Si cet album d’Inutili a le même nom qu’un increvable classique de John Coltrane, il est cependant bien moins jazz que New Sex Society qui nous avait plu en 2019. Ce que la formation italienne garde par contre, c’est le goût des morceaux en perpétuelle évolution. Comme chez beaucoup de formations, le confinement a rallumé le désir de jouer ensemble et ce plaisir est manifeste ici.
    Après une (...)

  • Spencer Krug - I Just Drew This Knife

    Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
    La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)