mercredi 15 juin 2022, par
Sans vouloir manquer de respect aux autres membres de Radiohead, lesquels sortent même sous leur nom des albums charmants, Thom Yorke et Johnny Greenwood sont tout de même au cœur du processus artistique de la formation d’Oxford. Un artiste qui tente le solo, c’est dans l’ordre des choses. D’ailleurs, Yorke produit de très convaincants albums solo quand Greenwood connait un vrai succès avec ses musiques de film avec deux nominations aux Oscars à la clé. Mais que les deux forces vives d’une formation de légende s’associent est moins courant. Ils ont aussi associé au projet le batteur Tom Skinner.
Pourquoi dès lors ne pas terminer ces morceaux avec Radiohead, sachant qu’en plus leur producteur historique Nigel Goodrich est de la partie et que la voix de Thom Yorke est tellement caractéristique pour qu’on pense écouter autre chose ? Peut-être pour s’extraire de force d’une illusoire zone de confort. Peut-être aussi pour échapper au legs trop pesant d’une formation à succès. Ils jouent le jeu jusqu’à passer en milieu d’après-midi dans les festivals comme un groupe anonyme. Vu leur réputation, c’est sans doute exagéré mais au moins, ça les dispense de se voir réclamer Karma Police ou Creep lors des rappels. Ils ne sont donc pas motivés par le succès et rien que ça rend cet album sympathique.
Il le reste franchement à l’écoute de cet album, on profite tout de suite d’une belle franche montée sur The Same. Les morceaux ne jouent pas beaucoup des ruptures et des variations, ils s’appuient presque tous sur de solides gimmicks. Ils sont souvent mis en avant, avec une rythmique régulière mais tordue. Les morceaux sont en fait plus frontaux dans leur construction, mettant chacun une caractéristique en avant comme une basse qui martèle (The Smoke) ou des entrelacs de guitares acides (The Opposite). De plus grosses guitares sont de sortie sur You Will Never Work in Television Again, avec quelques digressions plus bruitistes mais ce n’est pas un album ardu, livrant évidemment quelques merveilles en chemin comme Skting Under The Surface qui était à la base destiné à Radiohead. L’émotion aussi point sur Speech Bubbles, et ça nous prend presque par surprise.
Que faire quand on a du succès et encore plein d’idées et d’envies ? On tente l’échappée et dans le cas des surdoués comparses, la réussite est plus que probable. The Smile n’est pas vraiment un projet défouloir mais un format plus souple pour permettre des tentatives. Il semblerait qu’un groupe qui ait déjà réussi les virages de Kid A et Amnesiac soit prévu pour tenir le choc d’expérimentations mais c’est sans doute cette réussite-même qui a motivé l’aventure. En tant qu’amateurs du groupe de base et de leurs choix, on se range à côté des nombreux auditeurs conquis par The Smile.
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