vendredi 3 mars 2023, par
Il arrive qu’on voie débouler un artiste sans rien savoir de lui. C’est un peu ce qui s’est passé avec ce premier album de Matthieu Hubrecht dont on sait toujours peu en fait. Sa musique aussi arrive un peu masquée. On pense d’abord avoir affaire à une chanson française aux sonorités années ’80 mais on remarque vite que c’est plus pointu que ça
L’instant Fragile est dans cette veine eighties, avec une poésie noire qui convient moins à cet enrobage plus léger. Il faut attendre Le Vent D’Hiver pour que les sons se fassent plus froids et nous emballent plus et correspondent mieux au propos. Les morceaux suivent le même principe que l’album, démarrant de façon sereine avant de révéler tous leurs secrets. On se pose des questions au début, mais quand Lumières Aveugles monte un peu, on est tout de suite happés. Le phénomène se produit plusieurs fois, notamment sur la belle intensité finale de Reprends Ta Féérie.
Si le résultat est un peu moins froid qu’un Projet Marina (pour rester dans les compatriotes du Strasbourgeois d’origine), il peut proposer un aspect plus robotique Aux Merveilles Du Soir. Il sort de sa coquille (tout en rentrant la voix, une bonne idée) et cet engagement fait mouche. Il y a beaucoup de bonnes idées d’ailleurs, comme ce chouette gimmick de clavier de J’ai Voulu. Et même si la déclamation de Je n’ai pas vu le temps semble moins percutante, l’impression d’entendre une version francophone de Some Great Reward plait.
Evidemment, il faut entrer dans l’univers de MHUD, accepter ces conventions et comme c’est en français, le premier degré transparait plus. Ce genre qui mélange sons froids et ressenti chaud requiert un sérieux de pape de toute façon. Une fois arrivés là, force est de constater que la vue est belle et qu’on y est très souvent revenus.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
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Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
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I know it when I see It
Cette phrase d’un juge de la cour suprême américaine quand on lui demandait ce qu’était la pornographie peut aussi s’appliquer à certains styles musicaux, aussi faciles à identifier que compliqués à décrire. Les années ’80, ce n’est pas qu’une lointaine décennie, c’est un parfum qu’on reconnait tout de suite chez ce trio finno-allemand.
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Le vintage années ’80 est un style qui se pratique depuis des dizaines d’années. S’il peut évidemment être pratiqué par des novices, on ne se lasse pas non plus de ceux qui ont vécu les évènements en direct. Outre les légendes Wire, il y en a d’autres qui ressurgissent du passé. Actif au milieu des années ’80, le quatuor belge est revenu aux affaires à la faveur du confinement qui les avait (…)
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