vendredi 28 avril 2023, par
Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
Le morceau introductif est un peu surf-rock, pour être certain qu’on puisse tout de suite identifier les revendications d’époque. Les choses plus sérieuses commencent juste après avec l’ampleur du mélange cordes et guitares sur Get Put Into The Pigs. Un beau morceau bien classieux et ce n’est vraiment pas le seul.
Avec une voix féminine comme celle de Mareva Galanter sur When I Whisper In Your Ear, les références sont claires, on vise ce que Nancy Sinatra et Lee Hazelwood ont pu faire. C’est évidemment un modèle hors d’atteinte mais force est de constater qu’il y a ici les moyens des ambitions et que le résultat est plaisant. Il a notamment convoqué Jacqueline Taïeb, Jo Wedin, Jean Felzine ou Gilles Tandy pour apporter de la crédibilité et de l’épaisseur.
Si tout ceci est bien classieux, on ne peut pas dire que c’est intemporel parce que c’est très connoté sixties. Cependant, il y a aussi des moments où un peu de puissance actuelle reprend le dessus et c’est dans ces moments-là que cet album prend toute sa dimension. Jane Loves The Highway est de ceux-là. On se rappelle alors qu’Arctic Monkeys a pris ce genre de virage il y a plusieurs albums et ceci est dans cette lignée qui peut aussi compter Balthazar. Ils savent faire monter un chorus en tous cas sur Waiting For Sorrow ou l’impressionnante plage titulaire, pour un morceau qui pour le coup ne sonne pas daté.
Ici, les intentions sont claires, c’est une certaine vision classique qui est mise en avant. Mais il y a deux bonnes nouvelles. Tout d’abord il se donne les moyens de ses ambitions et il arrive à pousser ce style vers le haut avec une vraie puissance de feu.
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