vendredi 5 juillet 2024, par
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts indéniables. D’autant plus sur une balade comme Father qui constitue la pièce centrale de l’album. Mais le résultat est poignant tout de même, avec cette évocation de souvenirs d’enfance et de son père forcément...
So you dedicated tour whole life to one big lie
All That School évoque ses années d’écoles un peu compliquées pour quelqu’un qui s’est découvert gay très tôt dans l’existence. Sir Elton John l’appelle même ‘tubo-gay’, c’est quelque chose. On retrouve ici son regard acéré mais parfois indirect sur la vie moderne aux Etats-Unis. La pochette convoque déjà quelques poncifs américains, le titre faisant allusion au bouquin de Donald Trump.
Chez lui la forme reste importante, on parle de celui qui a fait une chanson sublime en listant des parfums de glaces. Il s’exprime aussi avec de longs morceaux, on le sait quand on s’embarque dans Meek AF (sans autotune, c’est déjà ça), avec des ambiances années ‘80 tout-à-fait assumées et parfaitement mises en œuvre. Assumé aussi le solo torturé de The Child Catcher qui commence comme un morceau d’Owen Pallett.
Toujours très introspectifs, les albums de John Grant ont toujours un côté universel qui les rend tellement attachants. Sa verve et sa voix font le reste et cet album solide confirme tout le bien qu’on a toujours pensé de lui.
Comme un Perfume Genius qui a émergé à la même époque, Trevor Powers est passé de petit génie de la bedroom pop intime à singer/songwriter aux possibilités pas encore complétement cernées. Le point de départ de cet album est la découverte d’anciennes vidéos de son enfance retrouvées dans la cave de ses parents. C’est pourquoi on entend beaucoup d’extraits de vidéos, de conversations. (…)
Il y a des artistes qu’on côtoie depuis très longtemps, dont l’excellence semble tellement aller de soi qu’on est surpris qu’ils arrivent à se surpasser. On la savait sociétaire d’un genre en soi dont d’autres membres seraient Angel Olsen ou Emily Jane White, voire Bat For Lashes. De fortes personnalités à n’en pas douter. Mais sur cet album, le ton est bien plus rentre-dedans que chez ses (…)
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)