jeudi 30 août 2007, par
La Corde en chanvre
Ce qui est facile, c’est que ce que j’ai écrit il y a 6 mois à propos du premier EP de Corde Sensible est toujours valable. Si vous ne lisez pas la critique ici, je vous rappelle que Corde Sensible est le prête-nom d’un projet solo de La Corde qui pratique un folk en français plutôt fin et fortement inspiré par une certaine production anglo-saxonne classique. Ce qui a été dit comme appréciation est encore valable.
Rien n’a changé alors ? Fondamentalement, non, on n’est pas passé à l’électro minimale ni au grind-core. Par contre, l’évolution est sensible d’un petit cd à l’autre. A l’instar de la pop anglaise à la fin des années ‘60, des instruments à consonance psychédélique font leur apparition comme le sitar (Mon Refuge). De là à penser qu’il passera au punk dans quelques années, il n’y a qu’un pas qui ne passe pas la rampe de la boutade. Qu’est-ce qu’on se marre sur mescritiques, y’a pas à dire...
Encore une fois, 4 titres c’est le dosage idéal pour une évolution de style. Il y a une certaine unité, mais la quantité n’est pas suffisante pour qu’on puisse se plaindre d’uniformité.
Le premier titre aurait très bien pu se trouver sur la première fournée. La crise vient très légèrement tempérer mes ardeurs en étant un rien trop linéaire mais ce n’est qu’un pas en arrière pour mieux sauter. Car le dernier morceau est jusqu’à présent son meilleur titre. La Corde Au Cou qui sert de clôture est en effet le signe d’un passage à la vitesse supérieure. Le reste en paraît du coup moins enlevé. On découvre la plupart des artistes sur un premier album. Parfois plus tôt quand un buzz médiatique souvent exagéré les précède. Ici, on voit une évolution, un style qui s’affirme par petites touches. Porté par un arpège tout doux, la mélodie finalement monotone sert la langueur du morceau. Petit à petit, on se laisse gagner par une douce torpeur. On approche des maitres du genre comme Spain sur le solo qui n’est pas ornemental mais crée un enjeu dans le morceau.
Encore une fois, les paroles n’ont pas retenu spécialement mon attention. C’est que le mixage ne les met pas en avant. Ce qui est raconté est toujours bon, ni absurde ni poétisant. Un rien plus sombre peut-être (Comme tout donne sur une impasse/Vivons la corde au cou). Mais ce n’est pas de la chanson française, mais de la pop ciselée et chantée en français. Un peu comme les Beatles les plus fouillés (époque White Album) en acoustique plus que comme l’enfermement à la Syd Barett.
Comme le premier, c’est toujours très bien interprété et enregistré. La volonté n’étant pas lo-fi, les grands moyens sont convoqués. Corde sensible continue sa quête de la chanson pop-folk ultime. L’incursion d’un peu de psyché lui va bien. On retiendra donc surtout l’impeccable La Corde Au Cou et une étape de franchie vers le graal pop léger.
Vous voulez l’écouter ? Je pense que ça va être possible :
– http://www.myspace.com/cordesensible
Se le procurer est aussi possible
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
Cette Fresque a même droit à un premier (…)
Dans les tests automobiles, tous les articles sortent en même temps et décrivent la même prise en main du véhicule conduit en même temps par une horde de journalistes invités. Mais les impressions les plus pertinentes viennent souvent des essais longue durée disponibles plus tard. Souvent pris par la vitesse des sorties, on essaie de compiler un avis pour coller à l’actualité, on prend (…)
On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)
Le circuit court est un principe vertueux qui doit s’appliquer à la musique aussi. Ceci a beau être un premier EP, quatre morceaux étant sortis déjà, la surprise est un peu éventée et l’attente attisée. On attendait cette première publication d’importance pour faire un premier point et il est éminemment positif.
Dans la lignée d’une Phoebe Bridgers qui se confirme comme la figure tutélaire (…)
On vous avait déjà parlé de musiques de films, de séries, de documentaires, de spectacles de danse, d’installations et même de restaurants, on inaugure la musique de cirque. Dans le genre, difficile de faire plus raccord que le premier album de Beirut avec ses cuivres balkaniques. Mais le temps a passé et Zach Condon a consacré énormément d’efforts à sortir ce cet étroit carcan musical. Et ce (…)
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)
Au départ de ce cinquième album de Bon Iver (ça se prononce à la française, on le rappelle) était l’EP SABLE qu’on retrouve en intégralité à l’entame de ce Sable, Fable. Tant mieux tant Things Behind Things behind Things avait plu. Sans revenir à la simplicité folk de For Emma, Forever Ago, il est assez limpide et immédiatement attachant. La guitare acoustique est bien de sortie sur S P E Y S (…)