mardi 8 août 2006, par
Chic, un Bénabar à critiquer. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut parler de ses compagnons de route. Trois albums studio, pas un de plus, et ça lui a suffi pour créer un univers. Evidemment, on ne va pas crier à la nouveauté musicale renversante, mais c’est l’efficacité qui l’emporte.
Un bon chanteur est par exemple celui qui met des mots sur des émotions et des situations qui auraient pu nous arriver. C’est une condition suffisante mais évidemment pas nécessaire.
Un live donc, objet souvent inutile et destiné à remplir le tiroir-caisse. Mais ici ce n’est pas le cas. Car c’est sur scène que tout Bénabar prend son sens. Les orchestrations à l’ancienne, les interventions avec le public, l’énergie, tout se cristallise face aux gens.
Fini de chercher comme un perdu des live de qualité sonore douteuse, fini de cacher aux gens ces chefs d’oeuvre de second degré que sont La chanson de Kehul et Le slow, fini tout ça. En prime, un morceau lourdingue avec Henry Salvador (mais pourquoi Keren Ann est-elle allé le sortir de son hospice ?). L’humour des années ’50 (le blouse du dentiste écrit par Vian) n’a plus la cote. Tout fout le camp ma pauv’ dame. Par contre Michel Delpech (oui, bon, Joe Dassin est mort aussi...) fait un joli moment de Quand j’étais chanteur.
Donc si vous n’avez pas encore d’album de Bénabar, en voici une sélection très bien enregistrée, cet album est fait pour vous. Si vous avez quelques albums de Bénabar, voici quelques autres titres qui vous donneront envie de tout connaître, cet album est pour vous. Si vous avez tout Bénabar, voici des versions flamboyantes, cet album est pour vous. Si en plus vous aviez tous les morceaux inédits, les voici en bien enregistrées et légalement, s’il vous plaît, cet album est fait pour vous. Si vous n’avez jamais vu Bénabar en concert, vous allez comprendre pourquoi vos potes avaient le sourire en en revenant, cet album est fait pour vous. Si vous avez déjà vu Bénabar en concert, vous allez vous remémorer un très bon moment, cet album est fait pour vous. La seule question à se poser finalement, c’est celle qui dit trancher entre la version avec l’image (le DVD) ou sans (le Cd, donc). (M.)
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