lundi 31 mai 2010, par
Post-néo-néoromantisme
Si, à la base, j’ai tardé à parler de ce disque renversant, c’est pour deux raisons bien distinctes : la première étant mon scepticisme prolongé vis-à-vis d’un groupe dont le précédent effort avait suscité un intérêt disproportionné, et la seconde, la conviction que la hype allait par conséquent se charger d’en parler suffisamment sans moi. Curieusement, à mesure que mes retours perpétuels vers John & Jehn me révélaient un peu plus à ma propre addiction, je me rendais également compte que le second album du duo au joli pseudonyme – de leurs vrais noms Nicolas et Camille, qui ont quitté leur douce France pour s’installer à Londres – était en train de passer relativement inaperçu.
Pourtant, que de chemin parcouru... un son beaucoup plus dense, des voix mieux posées et surtout, des compositions qui peuvent déjà rivaliser avec celles de leurs modèles, soit toute la frange la plus ténébreuse du néoromantisme eighties : Sisters of Mercy (Time for the Devil), Stranglers (Vampire), Passions (Shades), Nina Hagen (Ghosts), Tuxedomoon (Prime Time), XTC (un peu partout), toute la new wave y passe – mais digérée, resservie pour coller à une époque toujours plus avide de vitesse et de diversité. M’est avis que ceux qui ont grandi avec les artistes précités – en l’occurrence, ce n’est pas mon cas et ça n’empêche rien – devraient trouver beaucoup de choses à aimer sur cette rondelle.
D’autant qu’on y trouve bien davantage à grappiller, à commencer par cet autre parrainage patent, celui du Velvet Underground. Le timbre gravement désinvolte de John, comme une version juvénile des inflexions de Lou Reed, est loin d’y être étranger (Down Our Streets) ; mais c’est faire l’impasse sur la nocuité qui se dégage en permanence des morceaux même les plus sautillants (Shy, Love Is Not Enough) et se pose en condition nécessaire et suffisante de cette écrasante référence. Et puis, surtout, il y a l’organe de Jehn, qui a tendance à prendre franchement le dessus sur ce deuxième opus et convie une Siouxsie moins glaciale au banquet où festoient Debbie Harry et les Go Go’s (And We Run).
Parfait compromis entre ce qui se fait de mieux aujourd’hui en termes de revivalisme post-post-punk (The XX), post-néogothique (The Horrors), post-avant-pop (Chairlift) ou post-old-garage (The Kills), “Time for the Devil” est tout bonnement truffé de tubes énormes, depuis la déclaration lugubre – d’une sensualité suffocante – du magnifique Oh My Love, jusqu’aux arabesques lycanthropes de London Town. C’est un disque absolument nocturne, qui rend à la couleur noire cette puissante charge érotique dont les deux dernières décennies l’avaient trop souvent dépouillée. Profond, charnel, et en même temps résolument pop, il s’agit là d’une gourmandise douce-amère qu’on devrait presque rendre illégale.
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