Accueil > Critiques > 2019

Séance de Rattrapage #77- CNJR, Saigon Would Be Seoul, Sparkling

lundi 26 août 2019, par marc


CNJR - WSTLND

Ce mystérieux groupe du Nord-Ouest des États-Unis revendique des influences darkwave et c’est pertinent. La lourdeur est distillée en souplesse (GRN), ce qui nous a permis d’écouter souvent cet album. Les lignes mélodiques sont fluides mais servies dans un enrobages plus sec, ce qui confère à l’ensemble un bel équilibre, rendant la relative répétition d’ISV très digeste.

C’est très bien fichu d’une manière générale, comme du 65 Days of Static calmé, avec une haute teneur mélodique (belle tension de PPS), ne reculant même pas devant des sons prog (PNK) ou mêler pulsation et voix vocodées (HRS).

Cette musique se révèle donc très facile à écouter, à un tel point qu’on se pose des questions sur son positionnement. Trop linéaire pour du post-rock, pas vraiment abrasif et définitivement pas easy-listening, la musique de CNJR se propose simplement comme de la musique à écouter, doit servir de support à des œuvres visuelles.

Saigon Would Be Seoul - Everywhere Else Left Behind

Dire d’un album que c’est un bloc-note de voyages est certes un cliché mais dans le cas de l’exercice solo de Mizra Ramic du duo electro américain Arms and Sleepers, il semble que c’est le cas. Difficile de deviner les endroits de composition cependant puisque ceci est du piano solo.

Enfin pas que, des bouts de lecture classiques (Kundera, Camus ou Dubravka Ugresic) et un brin de field recording viennent rehausser l’écoute et rendre cet album vraiment facile d’accès.

Dans ce contexte, on pointe simplement les moments favoris comme The One To Lose ou le faux emballement de The Heart Is A Small Machine. Bon, on ne peut que dire que c’est très beau, pas neurasthénique et un peu étanche à la critique. On n’est pas là pour faire de la littérature après tout et ces plages douces et évocatrices se suffisent à elles-mêmes.

Sparkling - I Want To See Everything

Quand on pratique un genre ancien et/ou balisé, il est compliqué d’imposer une personnalité au-delà de la compétence. Outre l’emploi occasionnel de trois langues (parfois sur le même morceau comme I Want To See Everything), le post-punk plutôt pop du trio de Cologne se mâtine de synthés (The Same Again) pour un résultat mélancolique et un peu fatigué d’une manière générale. C’est leur marque de fabrique, qui Ce qui n’empêche nullement une belle énergie (Alive), voire de se faire carrément groovy (We Don’t Want It). A l’inverse, quand ils s’expriment en Allemand et poussent les synthés sur Alles Nur Vielleicht, on est plus proche d’une gueule de bois ma foi attirante.

On détecté en effet petit air de Wire inévitable quand on pratique ce genre (Champagne) même si le son est plus rond (il y a même des cordes discrètes) . Le résultat est forcément plaisant. Ou alors Arctic Monkeys première époque quand ils se font logiquement (vu le style pratiqué) plus anguleux sur Something Like You. Notons que ce premier album a été enregistré par Andy Ramsay de Stereolab et mixé par Jimmy Robertson (Arctic Monkeys, Foals, Depeche Mode). Ce post-punk un chouia désabusé et renforcé d’électronique est au final le style bien trempé d’une formation à découvrir.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article