mercredi 15 novembre 2023, par
En général, la productivité d’un.e artiste croit rarement avec les années. Mais il y a des exceptions. Alors que leur rythme était plutôt d’un album tous les trois ans, Metric livre déjà un successeur au Fromentera sorti l’an passé. Il se présente d’ailleurs comme le second volet d’un dyptique. La premier nous avait d’ailleurs laissé une impression très favorable, avec en exergue un dantesque Doomscroller et une plage titulaire comme plaisir coupable le plus fréquent de ces douze derniers mois.
Ne vous laissez pas tromper par le titre, ce ne sont pas des chutes de l’album de l’an passé, ces morceaux auraient été écrits avant les autres et ils ont décidé que ce séquencement de sorties serait plus pertinent. Difficile de juger en l’espèce, on ne se lancera pas dans un exercice d’analyse combinatoire, on se bornera à constater que ces deux albums sont également enthousiasmants.
Vingt ans ont passé depuis Old World Underground, Where Are You Now ? Et si certaines choses n’ont pas changé (par exemple, on était déjà là...), plus aucune formation n’oserait se revendiquer dance-rock de nos jours. Et si cette phrase emblématique sonnait comme cynique à l’époque
Dead disco/Dead funk/Dead rock and roll/Remodeled/Everything has been done
Elle semble un cliché maintenant. Parce que Metric sait qu’on peut transcender tout ça, et il suffit de la petite étincelle qui ravive le ressenti, de ce petit supplément de pêche qui est indispensable et qu’on distingue ici sur Stone Window. Qui est au final un grand morceau avec cette électricité en exhausteur de tension. Days of Oblivion (sorti en single) montre qu’ils ont compris aussi que cette grande mélancolie se dégage grâce à cette puissance de feu et non pas malgré elle.
Entre les coups, les morceaux sont au minimum intéressants avec une ribambelle de bonnes choses comme Just The One. Oui, la douceur doit être fondante et si ce n’est pas leur fonds de commerce comme leurs copains de Stars, ils assurent là-dedans aussi. Who Would You Be For Me ? le prouve une fois encore. Nothing Is Perfect est aussi une belle balade acoustique. Et puis ils tentent encore des choses. Et un morceau peut-être moins frappant comme Descendants profite de quelques audaces electro pour convaincre.
On a du mal à distinguer ce qui vient du talent pur ou de l’expérience dans l’équilibre que Metric trouve sur ce second volet de Fromentera qui se profilera sans doute comme un des hauts faits d’une carrière maintenant bien longue. Longue vie à eux, puissent-ils encore remodeler du disco mort, du funk mort et du rock ‘n roll mort pendant plein d’années.
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