mardi 9 mars 2010, par
Electricité statique
Comme de plus en plus souvent on a déjà parlé des groupes qu’on traite, un rappel des faits tient souvent lieu d’introduction aux choses sérieuses. Donc The Besnard Lake est un groupe de Montréal qui nous avait sorti un bon The Besnard Lakes Are The Black Horse il y a trois ans. Leur concert du Pukkelpop 2007, devant une assistance très clairsemée, avait été un des grands moments de cette année-là, en apesanteur totale. Evidemment, quand on voit débouler le second album, on salive un peu. Pas trop parce qu’on est quand même des gens propres.
Les choses n’ont finalement pas tant changé en trois ans, du moins c’est ce qu’on se dit en entendant le rock placide mais intense pour Like The Ocean pt 1 : The Innocent. Les autres composantes sont là aussi, des explosions un peu shoegaze mais sans que la batterie ne manifeste outre mesure son émoi (Albatross), des voix de tête pleines d’écho (la voix, pas la tête, on espère) évoquant Neil Young ou encore de la guitare à fuzz qui reste les pieds sur terre. Ce qu’il n’y avait pas, ce sont des délires sonores à la Atlas Sound qu’on retrouve sur The Lonely Moan. Notez que le groupe de Montréal est bien moins sombre que les projets de Bradford Cox.
C’est éthéré à mort, mais ne rentre pas dans le schéma pré-établi de la dream-pop. Parce que le chant n’est pas noyé, mais fièrement porté par les voix mixtes. C’est ce qui fait qu’un Like The Ocean, Like the Innocent pt1 est galvanisant. Je sens que je me fourvoie un peu dans ces détails de geek parce que finalement, l’impression éminemment subjective qu’on a de cette musique est un mélange de majesté et d’intimité. Et que c’est une musique éminemment attachante que celle de ces Canadiens. Très personnelle aussi, tant on est incapable de leur trouver une comparaison univoque.
C’est évidemment en termes de climat qu’il convient d’apprécier cette musique et il y en a dans cette plaine déchirée du dernier morceau Light Up The Night, assez dans la veine de ce qu’ils nous avaient proposé sur leur premier opus. Les morceaux plus linéaires restent intéressants, comme Chicago Train ou le plus assuré Glass Printer, avec une basse mise en avant.
On peut donc dire qu’ils ont beaucoup évolué. Leur torpeur faisait partie de leurs caractéristiques et même de leur charme mais au lieu de fascinants paysages sonores presque statiques, ils ont bâti ici une œuvre en mouvement, au confluent de tellement de choses qu’il devient impossible de les réduire à une étiquette.
http://www.myspace.com/thebesnardlakes
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