vendredi 11 août 2006, par
Pour ceux qui n’ont plus écouté de rock depuis la disparition de Kurt Cobain, Babyshambles est le nouveau groupe de Pete Doherty, qui semble vouloir représenter le sex (avec Kate Moss quand même), drugs (avec la même) and rock ’n roll à lui tout seul. Le même Pete a, le temps de deux très bons albums, participé avec son compère Carl Barat à l’aventure de Libertines.
D’accord, la voix garde cette fêlure qui la rend très humaine, mais quand elles étaient deux dans ce cas (pour fixer les idées, prenez Time for heroes sur le premier opus des Libertines ou Can’t stop me now) c’était encore mieux. De plus, il semble que les talents de mélodistes ne sont pas à la hauteur et l’interprétation nonchalante empêche toute tentative de fixer son attention. Le bruit remué par les frasques de Doherty amène une légitime déception.
Soyons sincères, rien dans cet album ne sent le calcul ou le moindre cynisme. Peut-être que je suis un grand naïf. Il est possible que le côté lâche et nonchalant des compositions soit un argument pour certains mais bon, on les sent trop peu concentrés sur son affaire. Peut-être que le producteur (Mick Jones des légendaires The Clash tout de même) a voulu en rester là, ne voulant pas essuyer les plâtres pour quelques années.
Le premier morceau est trop long et hésitant pour convaincre. Il semble s’égarer. Malheureusement, beaucoup de titres pâtissent de cette lacune. Les choses sérieuses ne commencent qu’avec Fuck forever (joli slogan, reste à voir la faisabilité de la mise en pratique).
La question est : est-ce vraiment un groupe amateur ou des professionnels facétieux ayant festoyé la veille avec le leader ? Le côté branleur des Libertines est là, mais pas la tension, l’urgence et la rage qui m’ont tant plu. Restent certains titres pouvant soutenir la comparaison comme Killimangiro ou le sautillant (presque The Smiths) Back from the dead. Tout n’est de plus pas uniforme, puisque le rock basique est secondé d’un reggae acoustique, voire d’une ballade (Albion).
Reste le son, volontairement pas bon. Sur certains morceaux, on a vraiment l’impression que les micros ont été disséminés de façon aléatoire. C’est assez flagrant sur le reggae acoustique Pentonville.
On aimerait vous dire à quoi ça ressemble sur scène mais il ne s’est pas présenté au Pukkelpop parce que voilà, on est un toxicomane rock’n roll, on ne va pas s’abaisser à se produire au fin fond de la Belgique...
Pas désagréable forcément et ne voulant suivre aucune mode, mais trop relâché dans les compositions et l’interprétation, il s’efface de la mémoire trop facilement. Reste la pose "ultime descendant du rock ’n roll puisque le plus déglingué" pour ceux qui aiment ça. (M.)
Dansante et hédoniste, la musique de Snapped Ankles se veut une distraction volontaire, un mécanisme de survie assumée plutôt qu’un aveuglement négation. Et c’est vraiment vital ici et maintenant. La danse comme manière de rassembler et d’évacuer. Pourquoi pas, surtout que ça n’inhibe pas l’action par ailleurs.
Surtout que sur le cinquième album de la formation londonienne n’est pas (…)
En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)
Après l’énorme dans tous les sens du terme ...And Out The Void Came Love, le retour de The Veils a été plus rapide que prévu. Et il y a sans doute une explication à ça. En revenant, ils se sont concentrés sur un des aspects de leur style. On avait eu par le passé un album comme Time Stays, We Go qui était aussi plus uniforme dans un mid-tempo certes agréable mais pas vraiment à la hauteur de (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)