mercredi 10 mai 2017, par
Super-groupe n’est jamais un concept qui a fait beaucoup rêver. Certes, il y a plein de bons exemples, mais ces défoulements entre amis huppés ont rarement atteint les sommets de ce que font les artistes de leur côté. Ceci dit, certaines affiches donnent tout de même bien envie. Donc quand on a su qu’Eric Pulido de Midlake s’acoquinait avec Ben Bridwell de Band of Horses, Alex Kapranos de Franz Ferdinand, Fran Healy de Travis, Jason Lytle de Grandaddy, l’attention a forcément été captée.
Ca fait tout de même plusieurs frontmen, ça. Le backing-band est donc principalement issu de Midlake. Quand on sait à quel point ce sont de brillants instrumentistes, c’est un excellent choix qui permet de garder la cohérence au long des deux morceaux que chacun a pu écrire et chanter. Dans le genre, ça pourrait plus faire penser au formidables Ftizcarraldo Sessions.
Toutes les formations citées ont connu une relative notoriété. Et dans tous ces cas, c’était il y a longtemps. Si leur étoile n’a pas nécessairement pâli (Franz Ferdinand), on ne peut pas dire non plus que ce sont des promesses et des artistes en plein buzz qu’on retrouve ici. Le style pratiqué n’est pas non plus très moderne, ne les sortant pas de leur zone de confort. Ce qui les laisse largement dans leur zone de compétence mais on ne retrouve presque pas nécessairement l’intensité de ce que peut faire un Midlake en forme (Midlake est toujours en forme du reste) au profit d’une légèreté assez rare vu l’arsenal déployé.
On retrouve donc quelques échappées de six-cordes, de belles choses remplies de cordes soyeuses et de flûte sur 100 Million Miles ou une belle luxuriance (dans l’acception Sergent Pepper du terme) sur Real Love. De plus Midlake peut rendre des fins de morceaux bien denses. Par exemple sur Fighting The World chanté par Kapranos. C’est dans ses moments-là que l’album par ailleurs peu marquant montre son meilleur jour.
Parce que tout est assez léger, dégageant un souffle de cruising cheveux au vent à l’écoute de standards des seventies. (Unlikely Force, L.A. On My Mind). Les intervenants sont tous très en ligne avec cette façon et s’identifient facilement (Eric Pulido de Midlake bien entendu, Ben Bridwell de Band of Horses) mais si on reconnait aisément Alex Kapranos sur Hey Banana (rien que le titre était identifiable), on ne peut s’empêcher de penser que sa collaboration de l’année passée avec Sparks avait plus de piquant.
BNQT est donc un délassement d’artistes doués. Le résultat est exécuté avec tout le sérieux nécessaire pour que le résultat soit tout simplement impeccable. La variation des interprètes et compositeurs permet un peu de variété quand les musiciens apportent compétence et cohérence. On ne se hasardera pas à dire que ceci est la pierre de touche de l’année, mais il serait malvenu de bouder son plaisir parce que plaisir il y a même si l’impression est bien fugace.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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