jeudi 23 septembre 2021, par
Recevoir de la musique pour en parler est un vrai privilège. Et pour en profiter pleinement, il faut se mettre dans les conditions de réceptivité optimales pour toute découverte. Et ne pas se laisser flouer par une description. Il y a en effet un monde entre ce qu’on entend et ce qu’on s’apprêtait à entendre. Tout ça pour dire que sur le papier, un disque à la lisière du hip-hop et gorgé d’autotune (on y reviendra) et qui mêle un humour parfois potache avec un sérieux de pape, ça pouvait rebuter.
Les réticences n’ont pas tenu, n’ont même pas eu le temps de venir en fait. L’humour est une affaire d’affinités et on a tout de suite suivi le trio formé à Lyon et installé à Bruxelles dans ses pérégrinations spatiales. Parce que l’argument est celui-là, la recherche de l’âme de leur furet mort nommé Furax dans la galaxie. On vous l’a dit, c’est plutôt claqué au sol. Dans un délire différent, il y a une relation à faire avec certains projets de Carl, Peritelle en tête.
Mais ceci n’est pas un sketch, c’est un EP solide, avec quelques transitions mais surtout quelques morceaux bien saignants. Uber a quand même le potentiel d’un succès pop, le thème mis à part (une dernière virée terrestre). Parce que la subtilité, c’est bien mais pas toujours efficace. On est cependant dans une veine qui rappelle bien plus la force d’un Vitalic que l’IDM bourrin. Donc quand ça pulse, ça pulse vraiment (Les Décapodes Marcheurs, Random Girl) et ils nous quittent sur une plage titulaire qui a tout du tube alternatif (ou du tube tout court, pourquoi pas).
Mais tout n’est pas conçu à toute vitesse, même s’ils ne jouent pas de la mélancolie de l’espace, c’est bien sur terre qu’elle se déroule (Pluton, Le Peintre qui mine de rien dégage de l’intensité). Ils en profitent pour prendre un dernier coup avant la route (Uber et Random Girl). Oui c’est parfois peu de graveleux, c’est une règle du genre qui leur va finalement bien.
On l’a dit, c’est plein d’autotune mais bon, peut-être est-on moins rétifs au procédé. Ou plus plausiblement, cette énervante marotte se pose en outil pour créer la distanciation, pour insister sur un genre de pastiche et jamais ça n’a paru gênant ou même hors de propos. Tout n’est pas gorgé d’autotune cependant.
Le nombre d’écoutes est un critère de réussite comme un autre. Et il est vraiment élevé depuis qu’on a découvert cet EP de minutes tassées et sans déchet. Il y a quand même quelques éléments qui auraient dû m’éloigner de Gratuit. Mais non, c’est l’inverse qui s’est passé. La durée et la variété sont en tout cas idéales pour que cet exercice bien saignant et abouti puisse délivrer tout son suc. Souvent on tente de s’expliquer un plaisir. Parfois on se contente d’en profiter.
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