vendredi 8 avril 2022, par
Un Nick Drake des sables, c’est ainsi qu’on nous l’avait présenté, c’est ainsi qu’on l’avait aimé. Mais Jawhar est un artiste, de ceux qui rechignent à se cantonner à un procédé, aussi riche soit-il. Et ce quatrième album s’éloigne sensiblement de cette référence de base. Pas par caprice, c’est tout simplement un effet secondaire de son évolution.
L’emploi de la langue arabe est toujours un marqueur fort de la musique du Belgo-Tunisien. Evidemment l’anglais ne peut que fonctionner vu les genres pratiqués (Born Again). La voix apportera toujours un rapprochement avec Drake et c’est toujours une qualité. L’évolution est donc à chercher ailleurs. Malguit lorgne plutôt du côté de Tindersticks ou de Spain. On pense aussi à la formation de Stuart Staples quand il augmente un peu le tempo (Schizo Hyout).
On note aussi un ton plus blues (Chsar) qui lui va très bien aussi. C’est intense à souhait et le gimmick à l’orgue planqué dans le mix fait vraiment mouche, tout comme la montée finale de Dima Maak. Et il y a toujours cette simplicité qui séduit encore (Famila Song). Le son est plus franc, plus direct (C Z), avec cette façon d’instiller de la tension et de la beauté. On peut le rapprocher aussi d’autres artistes qui se sont extraits brillamment de leur ressemblance au maître anglais, Will Stratton en tête. Réussir le mid-tempo est un art compliqué mais visiblement maitrisé. (Been Been).
Un talent peut s’éparpiller mais en général ne se perd pas. Celui de Jawhar est bel et bien là, trouvant de nouvelles formes pour sortir d’un carcan brillant mais qui ne demandait qu’à craquer. Ce n’est pas la solution de facilité, et c’est déjà remarquable, mais le résultat est tout aussi enthousiasmant que ce qui nous avait déjà plu chez lui.
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