vendredi 13 septembre 2024, par
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de Sunset Rubdown n’est disponible que sur Bandcamp au moment de publier.
Reprendre ses propres morceaux est souvent un mouvement de côté, une envie de reprendre se réapproprier ses meilleurs moments. Avec succès parfois comme Florent Marchet cette année. Mais Spencer n’est pas un auteur comme les autres, il s’attaque à un seul album, qui était aussi le plus convaincant à être sorti sous son nom propre. Ces arrangements forcément plus sobres rendent finalement service à ces morceaux tortueux. Ils restent louvoyants mais sans l’acidité des arrangements, ils en deviennent plus doux, plus accessibles tout en gardant assez d’arôme. Sans doute que le processus de composition utilise le piano. Ce ne serait pas surprenant tant l’alchimie fonctionne.
L’éclairage sur le très dense Cut Your Eyeballs so I Can See le rend d’autant plus poignant. Le très étrange Born Grey est redécouvert ici, comme on découvre des mosaïques romanes sous un gros badigeon. Et le résultat s’éloigne moins des canons d’une chanson. D’une manière générale aussi, l’interprétation toujours d’une intensité folle suscite plus d’émotion que dans ses penchants plus arty.
Bref, on renoue avec des plaisirs qu’on s’était résignés à abandonner. En d’autres mots, ceci est l’album de Moonface qu’on n’osait plus espérer, le successeur de Julia With Blue Jeans On. D’une diversion il tire un de ses meilleurs albums parce qu’il reste un artiste unique.
Il est fréquent que les groupes à très forte personnalité musicale produisent des morceaux similaires. Mais ce n’est que très rarement un problème. Surtout pas dans le cas de la formation canadienne qui a su nous séduire dès la première note et maintenir notre attachement pendant 18 ans. Avec leur mélange de pop aérienne, de textures dream-pop et un goput de l’ampleur qui touche au post-rock, (…)
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)