jeudi 16 juin 2011, par
A l’ancienne
Un bon vieux groupe de Montréal avec un nom impossible à retrouver dans google, ça faisait longtemps, non ? Il est temps de revenir aux fondamentaux donc. Comme les groupes qui se veulent ‘modernes’ avec le son qui va avec ont un peu tendance à se ressembler, il est parfois opportun de se rabattre sur ceux qui se reposent sur des sons éprouvés. Et une bonne surprise n’est pas à exclure. Dans un rock un peu éthéré mais qui n’a pas peur des guitares, on avait eu le subtil et éclectique premier album de Plant and Animals. Et pour rester dans le coin, on avait eu l’envoûtement à l’arrêt des Besnard Lakes. Moins singulière, la musique de Passwords est pour moi presque un plaisir coupable tant elle glisse facilement dans l’oreille. Non, je ne suis pas perdu à la cause du rock.
Quand j’entends le mot ‘classic rock’, ma tendance est de courir très vite dans la direction opposée pour éviter le discours qui veut que ce soit mieux avant. Mais là, comme les références sont plutôt vagues et servies avec un cœur gros comme ça, et que les morceaux sont bons (ce qui reste le principal vous en conviendrez) je reste sans problème.
On pourrait imaginer que cette musique de Canadiens pourrait aussi s’envisager dans notre langue (enfin, leur version de là-bas). Mais allez savoir pourquoi, leur façon si attachante de faire de la musique sans tabous s’accompagne pour moi d’une certaine réticence face à leur incongruité, une candeur qui fait parfois flop (chez Karkwa de temps en temps). Mais le manque de préjugés permet aussi de se réapproprier avec une belle santé des guitares qu’on pourrait penser surannées, ce qui est une force dans le cas qui nous occupe.
Les tendances pompeuses sont très bien tempérée par des voix qui ne prennent pas d’office le devant de la scène quand elles ne sentent pas bon le chanter-ensemble, l’envie retrouvée de Bodies of Water (Hold On). Et d’une manière générale, la revue de détail est assez malaisée, donc je me bornerai à vous conseiller un Life After Summer qui présente une petite résurgence tout à fait enthousiasmante.
J’ai beau me creuser, je ne suis pas encore arrivé à mettre le doigt sur ce qui me plait alors que sur le papier j’aurais pu me détourner de cet album. La fraicheur sans doute, le manque de prétention, l’envie qu’on sent au détour de chaque accord, allez savoir. Autre chose que j’apprécie, la variété dans la concision. Je crois que c’est suffisant pour le conseiller, non ?
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)
En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
Mais il y a encore quelques morceaux saignants comme Plague Dogs. (…)