vendredi 26 janvier 2024, par
La forme est toujours très importante, elle est même au cœur d’une esthétique. Le premier album du trio Mayuko, basé à Mannheim et Berlin et formé de Michelle Cheung, Kasia Kadlubowska et Rebecca Mauch en est une belle illustration. Si les morceaux ont d’indéniables qualités, c’est leur exécution qui force l’admiration.
De sorte que leurs mélodies parfois tortueuses ne sont jamais un frein. On sent même des petites influences de Björk même si la voix n’est pas comparable sur Cholericly Yours. Ce chant reste un peu distancié et c’est finalement heureux parce que l’expressivité est là et pourrait devenir un peu sirupeuse si cette retenue et ce mystère n’étaient pas là. Il y a aussi un peu de retenue sur Force, cette sensation que la fureur est rentrée, ce qui la rend paradoxalement plus patente.
C’est surtout la mise en son qui impressionne. Sur New Moon par exemple qui maintient son mystère. Et c’est dense aussi, avec des percussions souveraines. L’apport de l’électronique aide beaucoup Simmer par exemple quand la syncope de New Moon est assez irrésistible. C’est aussi elle qui permet de soutenir de façon structurée les entrelacs de Mother ou le plus sec Dance With Blue.
Ces chansons à siffloter aux abords des abysses ne ressemblent finalement à rien de bien identifiable. C’est de la pop déviante comme on l’aime, de l’art-rock accrocheur et filandreux. Le plaisir est plutôt intellectuel que sensuel mais avec la bonne dose d’abandon, on tient une des bonnes surprises de ce début d’année.
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
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