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Séance de Rattrapage #129 - Annika and The Forest, The Day, Fondry

lundi 27 mai 2024, par marc


Annika and The Forest – A Queen In New York (EP)

Des musiques de film, il y en a d’innombrables. Des musiques de livre, beaucoup moins. Penchons-nous donc sur cette rareté signée Annika and The Forest qui accompagne le roman du même nom par Marine Béliard (aux éditions Rivages Noir). L’action se déroulant (évidemment) à New York dans les années 70/80, c’est ce terreau-là qui sert d’inspiration à ces 4 titres.

Disons-le d’emblée, le style électrique et électronique qui avait plu sur l’album précédent n’a plus cours. Ceci est un exercice de style, même sa voix en est transformée. Les plaisirs sont différents donc, confinant au garage (la plage titulaire), à une certaine forme de psychédélisme (Oblivious) ou de lancinance électrique (White Lies). Ca reste plus compact, plus nerveux aussi, sans le moindre synthé en vue. Annika Grill profite d’une opportunité littéraire pour explorer des pistes très différentes (sa transformation vocale est impressionnante) et si on ne sait pas si cette évolution sera pérenne, elle est très maitrisée en l’état.

The Day - The Kids Are Alright

Si Laura Loeters a déménagé d’Utrecht à Anvers, et si les réflexions nées de l’étrangeté des confinements nourrissent cet album, vu d’un peu plus loin, rien n’a vraiment changé pour le duo qu’elle forme avec l’Allemand Gregor Sonneberg. Rejoints par un batteur (Jens Golücke) et une bassiste (Pauline Timmerbeil) pour la version live, ils proposent une musique toujours aussi aérienne qui plait toujours autant. C’est évidemment assez subtil. Si vous trouvez que Stars c’est trop violent, The Day est pour vous. Ce qui rend le contraste avec les paroles parfois déroutant, comme quand cette voix céleste martèle ’Parasite you are’.

Mais il y a un rythme tout de même. Et même des fins de morceaux qui s’emballouillent un peu (Empty) et c’est tout de suite plus marquant surtout qu’ils ne se départissent pas de leur finesse pour autant. Ils peuvent décliner la six-cordes en beaux brouillards (Four) ou en simplicité (Before). La beauté indéniable qui s’en dégage résistera aux modes, soyons-en certains.

Fondry – La Jetée

Du math-rock, un peu, post-punk aussi. De l’anguleux, du rêche, du sec mais de l’inspiré. Vous voilà bien avancés au moment d’aborder ce trio formé de Diego Leyder (BRNS, Dièze, Namdose), Romain Benard (Paradoxant, Primevère) et de Nicholas Yates (One Horse Land, Samir Barris). C’est jazz, forcément, mais dans une acception moderne et libre, pour un résultat qui rappelle occasionnellement Holy Fuck.

Ces morceaux enregistrés lors de concerts reposent en tout cas largement sur l’improvisation (on le sent sur le solo de guitare de Ni Trop Tôt), laquelle réclame une maitrise de tous les instants. Ce qui permet des moments d’intensité concertée ou de relatifs retours au calme sur Lotery et une pêche indéniable sur Toutou Toutou, ce genre de morceau qui joue avec vos nerfs. Bref, c’est une expérience assez fascinante qui vous attend.

    Article Ecrit par marc

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