vendredi 14 juin 2024, par
On ne pourra jamais reprocher à Natasha Kahn d’enchainer des albums identiques. Après le plus synthétique et clairement teinté eighties Lost Girls, la revoici avec un album vaporeux et presque ambient par moments. Peu de morceaux se détachent lors des premières écoutes, ce qui est habituel. Il a par le passé fallu des prestations live pour pleinement appréhender certains albums. Il faut dire que c’est une performeuse de premier plan, ça aide forcément.
Et le talent est toujours là, comme sa voix qui peut se faire céleste sur la plage titulaire. Qui constitue un des moments les plus intenses de cet album d’ailleurs. Parfois évidemment, ce court album est un défi à l’attention. Les morceaux instrumentaux sont impeccables, certes, sa voix peut même se contenter de vocalises (Her First Morning), on en vient tout de même à regretter le manque de punch. Mais ce n’est pas le but recherché ici, malgré un rien d’électronique par-ci ou un coup de saxophone par-là.
Tant pis pour les émotions plus fortes qu’elle a déjà pu nous apporter, ce sera pour une prochaine fois, on en est certains. La maternité a changé des perspectives aussi, visiblement. Et la conséquence est une douceur qui lui va fort bien. Sa façon de susurrer You’re a gift/you’re from me/but you’re not mine, rappelle la regrettée Anita Lane sur Christmas Day.
A l’heure de publier, il est presque certain qu’on n’a pas fait le tour du sixième album de Bat For Lashes. Si on y retournera volontiers, on sait qu’on n’en tirera pas les émotions plus fortes et variées de ses 5 prédécesseurs. Il n’en reste pas moins que le talent de Natasha Kahn sait modeler ses albums au gré de ses envies et le résultat d’une douceur remarquable est bien celui qui était recherché.
Si le Bruxellois d’origine écossaise Dan Barbenel a décidé d’officier sous le nom de Mr Diagonal plutôt que Mr Lignedroite, c’est sans doute parce qu’il sait que son écriture a tendance à prendre la tangente, ce qui nous avait déjà plu. Pour augmenter la confusion, ces enregistrements de morceaux composés depuis 2018 est présenté comme un accompagnement de son one-man-show qui sera présenté à (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
La subversion, en rock, ne passe pas nécessairement par les hurlements et les guitares déchainées. Et une dose de subtilité ou de décalage permet souvent d’obtenir le maximum d’effets. Si on avait attendu le wagon Serfs Up ! pour rattraper le train de Fat White Family, le mélange de morceaux amples, ronds et plaisants et d’un propos plus acide avait énormément plu.
Ce digne successeur (…)
On avait approché l’univers de l’Italienne Charlie Risso par le biais d’un fort joli EP de pop synthétique baignée d’ambiances nordiques, ce qui était un peu étrange pour une Génoise (de la ville, pas la pâtisserie).
On la retrouve dans ce registre qui avait tant plus sur un morceau comme Keep The Distance quand Railroad semble lorgner du côté de Ladytron, en présente la densité en tous cas. (…)