lundi 28 août 2006, par
C’est maintenant une tradition bien établie dans la chanson française : dès qu’un artiste connaît un succès, un live (toujours DvD et parfois CD) vient entériner sur scène la réussite de l’album. S’il est bien quelqu’un qui a fait du chemin depuis un ou deux ans, c’est bien Camille. Les concerts se réservent longtemps à l’avance. Même si ici ont visiblement été gommées les nombreuses interventions (selon les témoignages de spectateurs de ce soir-là) non purement musicales.
La question légitime qu’on peut se poser à l’écoute de Le Fil est de savoir si ces performances sont aussi convaincantes. La réponse est sans conteste : Oui. Certains morceaux gardent leur mélancolie tenace (Baby Carni Bird, Pâle Septembre, Pour que l’Amour Me Quitte), certains se révèlent même d’une émotion rare comme sur Mon Petit Vieux ou Elle S’En Va. On réalise que la maîtrise et la sobriété lui vont si bien. Et puis la voix est vraiment assurée et ne perd rien de son attrait ou de son charme en sortant du studio. A l’inverse, les singeries comme la seconde partie de Vous semblent tout à fait gratuites et se révèlent horripilantes. L’originalité est suffisamment présente sur tous les morceaux pour ne pas avoir besoin d’en rajouter. Même remarque pour le manque de clarté de certains morceaux comme Le Sac Des Filles. Dans le même ordre d’idées, j’ai toujours trouvé Ta Douleur pénible (au sens littéral aussi, je suis compatissant) mais cette version comporte une basse qui fait quelque peu passer la pilule.
Car c’est la bonne surprise, en plus de ses copains de Saïan Supa Crew venus en renfort et qui font avec leur voix d’intéressantes rythmiques, on trouve un très sobre ensemble basse-batterie-clavier des plus simples et convaincants. Un clavier et une basse remontent bien à propos Au Port ou Baby carni Bird qui se termine comme une version cheap de Massive Attack (ce n’est pas si condescendant que ça n’en n’a l’air). Cette relative sobriété permet à la voix de s’exprimer mais le groove de la basse est souvent le bienvenu. Ou alors c’est un simple clavier qui appuie Pour Que L’Amour Me quitte. Les écueils de l’orchestration exagérée et du unplugged terne sont donc évités de bien belle façon. On prend donc un véritable plaisir au Fil (gag) des écoutes, ce qui n’était pas gagné à la première écoute de Le Fil...
Si ce dernier album vous a plu, la quasi-intégralité s’y retrouve et vous permettra de bénéficier de versions à la fois plus simples et plus directes. Les 21 titres vous permettront peut-être de combler vos lacunes du premier album (Les Ex, 1-2-3). Dans tous les cas, cette artiste se doit d’être découverte et ce concert est une fort opportune façon de se remettre à jour. (M.)
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
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On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
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Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
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